C’est une cérémonie de récompenses d’un genre nouveau, inscrite dans le cadre des célébrations du centenaire, que l’AS Monaco Omnisports a offert à ses licenciés, le 13 novembre à l’Auditorium Rainier-III, en présence du Prince Albert II.
De toutes les cérémonies de récompenses auxquelles ils ont pu assister, les sociétaires de l’AS Monaco se souviendront longtemps de la cuvée 2024. Moderne, rafraîchissante, empreinte d’émotion. Le 13 novembre, dans le bel écrin de l’Auditorium Rainier-III, sous le regard bienveillant du Prince Albert II, les dirigeants du club centenaire ont présenté un très grand millésime, sublimé par l’aisance et le charisme du maître de cérémonie Ferxel Fourgon. Si l’effet de surprise a été savamment préservé jusqu’au dernier moment, Alain Bermond, vice-président de l’ASM Omnisports, avait fait part dans nos colonnes (édition octobre/novembre) de la volonté du bureau directeur « de dynamiser cette soirée protocolaire et souvent ennuyeuse » : « Elle devrait être à l’image de la jeunesse, pleine de gaieté. Nous souhaitons la rendre plus vivante, changer de format. (…) Nous vous garantissons que la prochaine édition sera loin d’être ennuyeuse. Nous préparons quelque chose qui va complètement sortir du cadre habituel. »
Un mariage du passé, du présent et du futur
Sans tomber dans l’excès du passéisme, l’ASM a habilement conjugué le présent et le futur au cours de cette soirée inédite. A travers une série de tableaux, rappelant, toutes proportions gardées, les intermèdes d’une cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, la « Grande Dame » a célébré son anniversaire en réunissant plusieurs générations de sportifs sur la scène. A grands renforts de musiciens, de chanteurs, de danseurs et d’images d’archives, elle a honoré vingt-trois légendes telles que le Souverain (bobsleigh), Bernard Fautrier (athlétisme), Edgar Berti (basket-ball) ou René Battaglia (haltérophilie) ; a récompensé ses champions actuels, comme le médaillé d’or olympique de rugby à 7 Antoine Zeghdar, le boxeur professionnel Hugo Micallef et la nageuse Lisa Pou ; et a invité ses « graines de champion » (le plus jeune licencié est âgé de 4 ans !) à accompagner le Prince, très ému, sur l’estrade.
Hommage vibrant
L’émotion s’était déjà intensifiée lorsque Roland Biancheri, le nouveau président de l’ASM, s’était emparé du micro pour rappeler que la « renommée du club n’aurait pu se construire sans la volonté de Rainier d’offrir à chaque sport une place en Principauté, et sans le soutien inconditionnel du Souverain ». « Plus qu’un club, l’ASM est une institution », a-t-il ajouté avec conviction. Et si l’ASM est effectivement devenue une institution au fil d’un siècle énergique et glorieux, c’est en grande partie grâce à Louis Biancheri. L’ancien patron du sport monégasque a été honoré d’un prix spécial, décerné par le Prince Albert II pour ses quarante-cinq années de présidence. Pour marquer cet hommage, la classe de violoncelle de l’Académie de musique et de théâtre Rainier-III a interprété un Ave Maria qu’il affectionne tout particulièrement.
Andant et Beaugrand au firmament
Dans cette effervescence d’hommages, on en oublierait presque que de nombreuses récompenses ont été décernées (voir palmarès ci-contre), parmi lesquelles celles consacrant les « sportifs ASM de l’année ». Les douze lauréats des trophées d’or étaient en lice et, comme l’an dernier, ce sont Téo Andant et Cassandre Beaugrand qui ont été couronnés à l’issue de la soirée. Le spécialiste du 400 m et la championne olympique de triathlon sont des figures familières de la cérémonie. Le premier, récompensé pour la quatrième fois consécutive, a inscrit son nom au palmarès à cinq reprises, tandis que la seconde totalise à présent quatre victoires. Leur succès au plus haut niveau international est le reflet de l’évolution du club princier, qui a officialisé l’introduction du padel dans ses rangs comme vingt-quatrième section. S’adressant aux plus de 4 600 licenciés du club, Roland Biancheri a ainsi conclu son discours : « Ayez des rêves, accomplissez-les, l’ASM sera toujours là. » Longue vie à l’AS Monaco, et Daghe Munegu !
Jérémie Bernigole