Trader à la CMB Monaco, Alexandre Blonda est entraîné depuis plus de 30 ans au Karaté Shotokan Club de Monaco par le Senseï Sato, à qui il voue une fidélité sans faille.
Alexandre Blonda vit des semaines agitées. Trader à la CMB Monaco depuis la fin de son cursus universitaire, l’Italien de 36 ans prépare l’arrivée de son deuxième enfant. La fatigue qui l’envahit en ce début du mois de novembre pourrait être attribuée à l’intensité de son travail ou à l’attente de cet heureux évènement prévu pour décembre. Elle trouve en réalité son origine dans sa double participation aux Championnats du monde JKA à Takasaki (Japon, 7e place en trio) puis à la dixième édition des Championnats des petits États d’Europe, organisée quelques jours plus tard à Monaco et financée en partie par son entreprise. « Je ne me suis pas encore remis des effets du décalage horaire », confie-t-il, les traits tirés, à l’aube de remporter une nouvelle médaille en kata par équipe (3e), sa dixième dans la compétition (cinq en or, deux en argent, deux en bronze).
Films de Bruce Lee
A l’image de ses camarades du Karaté Shotokan Club de Monaco, il se devait d’être présent. Présent là, tout près des tatamis. Là où il se sent comme chez lui. Ce monde est le sien depuis qu’il a découvert le karaté à l’âge de cinq ans et demi à travers des films de Bruce Lee et Jean-Claude Van Damme : « Le Senseï Sato n’acceptait pas d’élèves de moins de 6 ans, mais il a promis à mes parents de faire une exception si je montrais un réel intérêt lors de la journée d’essai. » Trente-et-une années se sont écoulées, et le kimono n’a jamais quitté ses épaules. Le club est devenu sa « seconde famille » et le Senseï, bien que « très strict », une figure paternelle à part entière. Dans cet environnement propice à l’épanouissement, Alexandre Blonda gravit rapidement les échelons : ceinture marron à dix ans – record au sein du club -, ceinture noire et premiers pas en compétition internationale à l’âge de seize ans. Ses débuts sous les couleurs de Monaco en kata et en combat ? Aux championnats d’Europe ESKA en Pologne, en novembre 2006. Le début d’une épopée qui se tisse au fil des médailles remportées, qu’elles soient départementales, régionales ou continentales.
Défenseur du karaté traditionnel
Évoquer la carrière de ce passionné, c’est raconter le lien indéfectible qui l’unit à Mathieu Magara (34 ans) et Eric Mathon (51 ans). « Un Monégasque, un Français et un Italien, c’est vrai qu’on représente bien la Principauté », plaisante-t-il au sujet de cette équipe cosmopolite devenue porte-étendard en Europe du karaté traditionnel, plus technique. »Ici, l’aspect athlétique et la vitesse sont primés, explique Alexandre Blonda. C’est le jeu, on suit les règles sans les comprendre, mais on ne laissera personne nous influencer, on continuera à suivre notre voie. Notre médaille, c’est la satisfaction du Senseï à la fin d’une compétition. » Fidèles à l’enseignement de leur maître, les trois compères continuent d’écrire l’histoire du club. Ils ont notamment atteint trois fois la finale des Championnats du monde JKA par équipe en autant de participations, avec une septième place pour meilleur résultat. Un exploit reproduit à dix ans d’intervalle (2014, 2024) en défiant les grandes nations de ce sport. « La passion nous pousse à continuer », certifie Alexandre Blonda. Déplorant « le manque de relève » au club, il espère tenir encore quelques années, motivé par la perspective de faire équipe avec son fils. Il conclut : « J’ai de la chance de travailler pour la CMB, qui me permet de m’entraîner pendant mes pauses déjeuner et soutient activement la vie du club. J’espère pouvoir organiser prochainement une initiation pour mes collègues de travail. »
Jérémie Bernigole