Au lendemain du passage de la Flamme, 120 élèves de CM1 de la Principauté se sont réunis à l’Espace Saint-Antoine pour la traditionnelle journée olympique. Un vrai moment de partage et de compétition, avec les conseils de leurs professeurs et d’athlètes de haut niveau.
« Il doit y avoir un remplaçant pour la prochaine épreuve du lancer. Qui veut laisser sa place ? » Pas un bruit, les élèves se font oublier, tous impatients de participer à l’atelier. Il n’est que 9 heures ce 19 juin, mais les 120 élèves de CM1 animent déjà le gymnase de l’Espace Saint-Antoine. Onze équipes représentant sept écoles vont s’affronter dans des épreuves de course, de saut et de lancer. Kaia-Rose est enchantée : « Je suis heureuse de participer à la journée olympique. On veut gagner, mais en prenant du plaisir tous ensemble. » Son professeur d’EPS à l’Institution François d’Assise-Nicolas Barré (FANB), Pierre Simon, analyse ce moment. « C’est une récompense pour leur travail, leur sérieux, leur motivation. Et surtout, ils sont fiers de représenter leur école ! Certains pleuraient en apprenant qu’ils n’étaient pas sélectionnés. » Avec trois classes de CM1, tous ne pouvaient pas participer, alors les 24 élus pensent à leurs camarades. Lazare aussi est content, mais il n’en dit pas plus. Il est surtout concentré sur la course à venir : il est le dernier des quatre relayeurs de l’école de Fontvieille. Quelques minutes plus tard, Lazare passe la ligne en tête, bien lancé par ses coéquipiers.
» Faire connaissance avec les autres écoles »
Le brouhaha ambiant n’empêche pas les échanges, car c’est aussi un grand moment de rencontre. Tout se passe « dans l’esprit de la compétition saine et du respect mutuel », comme l’appelait Yvette Lambin-Berti, secrétaire générale du Comité olympique monégasque (COM) dans son discours inaugural. Avant de se voir confier chaque année le chronomètre, la sprinteuse Charlotte Afriat a d’abord été à la place de ces élèves survoltés. C’est une fierté de voir cette tradition se perpétuer. « Ils travaillent tous ensemble, ils s’encouragent. Ils ont parfois aussi des copains dans les autres écoles. C’est de la bonne concurrence, de la compétition par le jeu, je trouve ça génial. » En effet. Il faut voir les sourires des enfants, les sonores encouragements lors des épreuves et les félicitations à l’équipe adverse à la fin. Et Artémis de le confirmer pendant son temps de repos : « On représente notre école en faisant des jeux, c’est super ! Mais on peut aussi faire connaissance avec ceux des autres écoles, j’aime bien cette organisation. »
Partager l’esprit de compétition
Les (anciens) athlètes présents transmettent le dépassement de soi dans le sport de haut niveau. « Quand on est sportif, tout est tourné vers nous, il y a un peu d’égocentrisme, reconnaît Patrice Servelle, premier Monégasque à monter sur un podium en bobsleigh (Coupe du monde 2010). Aujourd’hui c’est l’opportunité de donner quelque chose à la jeunesse. » Son expérience ne trompe pas : les enfants partiront peut-être avec le goût pour la compétition. « On le voit, dès qu’ils commencent à faire la course avec les autres, ils veulent être devant. Et ça, ça peut s’apprendre, on le sent aujourd’hui. » Finalement, l’une des deux équipes de l’école Saint-Charles remporte le tournoi. Son professeur d’EPS, Kévin Lartigue, est fier de ses élèves. « Nous étions dans une forme différente de partage. Il est toujours question de leurs compétences, comme à l’école, mais aujourd’hui la nouveauté, c’était l’esprit de compétition. L’important reste de participer, mais il y a ce paramètre supplémentaire, qui est absent à l’école. » Ainsi, humainement et sportivement, la journée est un succès. Tous ont honoré les valeurs de l’olympisme résumées par Yvette Lambin-Berti : excellence, amitié et respect. Pas étonnant alors de voir les onze équipes chaudement applaudies. Les souvenirs seront partagés, et pour longtemps.
Dossier par Jérémie Bernigole et Gaël Lanoue