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Ski nautique - Les 35 meilleurs slalomeurs de la planète sont venus, dont Will Asher.Ski nautique – Les 35 meilleurs slalomeurs de la planète sont venus, dont Will Asher.

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SKI NAUTIQUE – La Monaco Slalom Cup veut laisser sa trace

Un plateau exceptionnel avec les 35 meilleurs slalomeurs du monde, des résultats à la hauteur des espérances, des spectateurs captivés… La Monaco Slalom Cup, étape du Pro Tour organisée à Roquebrune-sur-Argens pour la première fois, a séduit. Et entend bien s’inscrire dans la durée.

Mercredi 28 juin. Il est sept heures. Le soleil se lève à Roquebrune-sur-Argens. A l’heure où les Varois trempent leur croissant dans le café sous les premiers rayons, Aleco Keusseoglou et ses équipes sont à pied d’œuvre dans les locaux du Centre international de ski nautique, érigés sur les rives du Lac du Vaudois. La journée promet d’être belle, pas seulement car elle sera baignée de lumière. Si ça s’active en coulisse, c’est parce que la Fédération monégasque de ski nautique (FMSN) s’est lancée un immense défi.

Quatre ans après avoir organisé les Championnats d’Europe U21 sur son plan d’eau, elle s’est portée candidate pour accueillir une étape du Pro Tour, l’épreuve la plus prestigieuse de la discipline. Avec un pari un peu fou : réussir le galop d’essai pour inscrire la Monaco Slalom Cup de manière durable dans le calendrier international. « C’est un très grand challenge, convient Aleco Keusseoglou, président de la FMSN. Mon fils Alexis et Grégoire Desfond portent le projet depuis près d’un an. On les a soutenus afin que cet évènement, qui promet d’être fantastique pour la renommée de la Fédération, soit une réussite. »

L’œil de Nate Smith

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les organisateurs se sont donné le plus grand mal. Du mythique Nate Smith (USA) aux champions du monde du slalom en titre Will Asher (Grande-Bretagne) et Jaimee Bull (Canada), tous les grands noms de la discipline étaient là.

En concentrant en un même lieu et sur une journée les 20 meilleurs hommes et les 15 meilleures femmes, la Monaco Slalom Cup s’est offert un plateau spectaculaire, l’un des plus conséquents de la saison européenne. Seule Regina Jaquess a fait l’impasse, la no 1 mondiale se dévouant uniquement aux épreuves américaines malgré le prize money de 30 000 € réparti équitablement. « Je n’aurais jamais pensé rassembler tous ces cracks sur le Lac du Vaudois, exulte Alexis Keusseoglou. C’est comme si un footballeur assistait à un entraînement du FC Barcelone dans le stade du village qui l’a vu grandir ! »

L’émerveillement passé, il a fallu se remettre au travail et répondre à l’exigeant cahier des charges de la Fédération internationale. « Tout doit être parfait, de la trajectoire du bateau à la position de la caméra, au placement et à la hauteur des bouées, confirme Marc-Antoine Cortes. C’est une procédure réglementée et contraignante. Chaque modification doit être vérifiée et homologuée. » L’entraîneur en chef du Monaco Water and Ski (MWS), également conseiller technique de la FMSN, s’est appuyé sur l’expérience des compétiteurs. Il rapporte un bref échange avec Nate Smith : « Au premier coup d’œil, il trouvait que les bouées étaient un peu hautes. Vu son pedigree, on l’écoute et on apprend. Tout doit être millimétré quand on veut accueillir des skieurs qui rentrent dans le 9 mètres (longueur de la corde qui les tracte) et faire de la performance. »

Les licenciés du club conviés à la fête

Au Lac du Vaudois, la victoire s’est jouée à 10,25 m après deux manches de qualification et une finale. Si Whitney McClintock Rini était la seule concurrente à passer ce cap (1 bouée franchie à 55 km/h), le tableau masculin était beaucoup plus dense. Accrochés à un bateau lancé à 58 km/h, les huit finalistes ont tous passé au moins 2 bouées. Les deux meilleurs, Frederick Winter et Nate Smith, au coude-à-coude après 5 obstacles, ont dû se départager au tie-break, une épreuve de mort subite. La manche la plus serrée de la saison 2023 a finalement tourné à l’avantage du Britannique.

« On a vécu la journée avec le stress d’une défaillance ou d’un problème de matériel, des contretemps qui peuvent arriver pour une première édition. On est donc heureux que tout se soit bien déroulé », jubile Alexis Keusseoglou. Il poursuit : « Il était évident que le niveau monterait encore d’un cran en fin de journée sur un plan d’eau absolument parfait. Les skieurs ne nous ont pas déçus en obtenant de gros scores. »

Les résultats de son épreuve sont à la hauteur des moyens consentis pour la tenue d’un évènement de cette ampleur : accueil d’une centaine de spectateurs et de partenaires, service traiteur et foodtrucks au bord de l’eau… Fidèle à cette discipline très spectaculaire, le Prince Albert II s’est rendu sur le site. Pendant quelques heures, le Souverain a vibré au gré des passages des funambules. Benjamin Souci, lui, était déjà passé.

L’enfant du MWS a chaussé le ski avec les professionnels, terminant à une probante 17e position. « C’est une belle image pour le club, pour la Fédé, pour tout le monde, s’ébaudit Marc-Antoine Cortes, dont la fille, Emma, a participé à l’épreuve amateur en lever de rideau. On a montré notre savoir-faire. C’est le pied de pouvoir organiser une manche du Pro Tour et de compter sur Aleco, un président investi et passionné. »

Impliqué dans son objectif de « placer Monaco sur la carte mondiale du ski nautique », Alexis Keusseoglou lance un appel : « Nous souhaitons que la compétition perdure. Pour cela, il nous faut des moyens, que les sponsors suivent… » Le succès de la première édition parle pour lui. Il n’y a qu’à lire les mots de Whitney McClintock Rini sur Instagram pour comprendre que la Monaco Slalom Cup est bien partie pour durer : « Vous êtes des hôtes incroyables. Hâte de revenir dans ce magnifique lac l’été prochain ! »

A Roquebrune-sur-Argens, Jérémie Bernigole

Publié le 02 Août. 15:40