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Mélanie Flachaire avec Tesni Murphy et le Dr Bruno Fissore.Mélanie Flachaire avec Tesni Murphy et le Dr Bruno Fissore.

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Qui es-tu, Mélanie Flachaire ?

A chaque numéro, Code Sport Monaco vous propose de découvrir les personnalités sportives de la Principauté sous un autre angle. Mélanie Flachaire, présidente du Monte-Carlo Squash Racket Club, s’est prêtée à l’exercice du « Qui es-tu ? « .

Ton premier sport ?

Le ski alpin. Dès que j’ai su marcher, mes parents m’ont mis sur des skis. Puis ils m’ont inscrite au Monte-Carlo Ski Club. Chaque vendredi soir, après l’école, nous partions en famille à la montagne, et ce rituel se prolongeait durant les vacances. Grâce à Monaco, j’ai eu la chance de participer à des compétitions internationales, en Italie, en Andorre, etc. Bien que je n’aie jamais nourri l’ambition de faire une carrière professionnelle, une vilaine blessure au genou, survenue à l’âge de 17 ans, m’a stoppée net. J’ai adoré ces années-là. Aujourd’hui encore, je continue à skier pour le plaisir.

Et le squash ?

C’est un sport que j’ai découvert de manière fortuite à Isola 2000. J’avais 19 ans, je passais tous mes week-ends dans cette station avec des amis et les soirées étaient souvent ennuyeuses. Un jour, nous avons découvert la salle de squash du village. Je me suis laissée séduire par cet univers, qui m’a passionnée dès le premier instant. Tellement, que j’ai poursuivi la pratique assidûment à Monaco.

Ce que tu aimes dans la discipline ?

La stratégie et le fait qu’un débutant puisse quand même prendre du plaisir. Il n’y a pas de phase d’apprentissage, on s’amuse tout de suite. Le principe est simple : il faut placer la balle hors de portée de l’adversaire, dans un espace clos, un cube de verre où chaque coup est le fruit d’anticipation, de réflexion et même d’espièglerie.

L’autre sport que tu apprécies ?

Le tennis, que j’ai pratiqué durant mon enfance. Mes parents insistaient pour que nous ayons une activité sportive. En début d’année, on s’engageait dans un sport et il fallait s’y tenir jusqu’à la fin de la saison. Vers 16 ou 17 ans, je me suis prise de passion pour le golf. Je suis clairement l’antithèse de la joueuse modèle : le golf exige calme et sérénité, alors que moi je veux simplement taper la balle et l’envoyer le plus loin possible. Il n’y a que le drive qui m’intéresse. (Rire.) Je ne m’entraîne plus régulièrement, mais j’aime toujours participer à des compétitions par équipe, avec des amis, afin de partager un moment agréable.

Ton meilleur souvenir ?

L’une de mes premières compétitions de ski à Val d’Isère. J’ai adoré partir en déplacement et l’esprit de performance qui y régnait. C’était une compétition très encadrée, sérieuse, presque professionnelle, avec des participants venant de plusieurs clubs. Je me rappelle que j’avais un peu mal au genou et que je n’avais pas tellement envie de participer à la deuxième manche. Il faisait très froid et j’avoue que ça jouait aussi pas mal sur mon humeur. (Rire.) Un vrai défi pour moi ! Pour la première fois de ma vie, je suis sortie de ma zone de confort.

Et le pire ?

En 2009, Patrick Rubino m’a convoquée pour les Championnats d’Europe de squash en Pologne afin d’engranger de l’expérience. Il me répétait que je ne jouerais pas. Je n’étais pas préparée et, en toute sincérité, je n’avais pas le niveau. La rencontre par équipe venait de débuter lorsqu’une membre de l’organisation m’a demandé d’aller m’échauffer, pointant mon nom sur la feuille de match. Patrick persistait à affirmer que c’était une erreur. Le premier match s’est terminé et le speaker m’a alors appelée sur le terrain : je devais jouer car nous n’étions que trois dans l’équipe ! Je ne vous raconte même pas la montée d’adrénaline ! Sans préparation et sans échauffement, j’ai reçu une leçon mémorable. Patrick, de son vivant, n’a jamais avoué qu’il s’était planté. Selon lui, les organisateurs avaient décidé de me faire jouer simplement pour me faire plaisir. (Rire.) Mais étant résolument positive, je préfère qualifier cette expérience de « pire entame de tournoi », plutôt que de « pire souvenir ».

L’athlète qui t’a inspirée ?

J’ai adoré de nombreux skieurs et skieuses comme Marlies Schild. J’admirais sa grâce et sa technique, son style unique. Sur les skis, elle incarnait l’élégance et la réussite Dans le monde du squash, une autre figure m’a particulièrement marquée : Natalie Grinham. Lors de ses premières participations au Monte-Carlo Squash Classic, je n’osais pas lui parler, de peur d’être déçue par sa personnalité. Finalement, elle était très sympa. Aujourd’hui, nous sommes amies et nous échangeons régulièrement des messages.

Ton plus grand rêve sportif ?

J’aurais rêvé de pouvoir embrasser une carrière internationale, peu importe le sport. Peut-être aurais-je dû être plus sérieuse et déterminée en ski, notamment vers l’âge de 16 ans, lorsque j’avais le choix entre dévaler les pistes et sortir avec mes amis. Il faut être réaliste, je n’avais probablement pas le niveau, mais j’aurais quand même aimé être en mesure de réaliser ce rêve.

Et ton plus grand regret ?

N’avoir jamais pu voir jouer Raneem El Weleily au Monte-Carlo Squash Classic. Comme toutes les Egyptiennes de son âge qui ont percé très rapidement, elle a choisi de suivre un autre circuit. Notre tournoi ne rapportait pas assez de points. Raneem était une joueuse extraordinaire, très calme, fair-play. Je l’appréciais autant pour son jeu que pour sa personnalité. J’ai tout tenté pour qu’elle vienne à Monaco. En vain. Je ne perds pas espoir de l’inviter pour un match d’exhibition lors du 30e anniversaire du Classic, en 2027.

Tes engagements associatifs ?

Je suis très investie dans plusieurs causes, notamment en tant que bénévole pour la No Finish Line. Je suis également engagée à la Croix-Rouge Monégasque. J’ai un attachement particulier aux enfants en situation de handicap. J’ai tissé des liens spéciaux avec plusieurs athlètes de Special Olympics Monaco. Mais l’engagement qui me tient le plus à cœur reste celui envers la Fondation Flaujac. Cédric et Christophe, je les ai connus dès l’âge de trois ans à Isola, nos familles étaient proches et nous passions nos hivers ensemble à skier. Faire perdurer leur mémoire à travers cette Fondation, qui allie sport et solidarité, est pour moi un devoir.

Tes autres passions ?

J’aime les plaisirs simples et les bonnes choses, comme le vin, qui fait désormais partie intégrante de ma vie professionnelle. J’ai racheté une société de distribution de vin. C’est un domaine passionnant. Développer son nez est un travail assez long et très difficile. Il faut le pratiquer presque tous les jours, sentir les odeurs, se former… Je m’éclate !

L’anecdote que tu n’as jamais révélée ?

Il y a plus de vingt ans, j’avais deux chats prénommés Bode et Miller, en hommage à ce skieur exceptionnel que j’adorais. Chaque fois que je regardais ses courses à la télévision, j’appelais mes chats en leur disant « venez voir, papa passe à la télé. » (Rire.) J’ai eu l’occasion de rencontrer Bode Miller à plusieurs reprises, mais je n’ai jamais osé lui révéler cette histoire. Comme il avait la réputation d’être un peu caractériel, je ne voulais pas courir le risque d’une remontrance. J’avais tellement honte ! (Sourire.)

Propos recueillis par Jérémie Bernigole

Publié le 11 Fév. 13:12