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Jeannine Ughes.Jeannine Ughes.

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Centenaire de l’AS Monaco – Jeannine Ughes, une passion indéfectible

Fidèle à l’ASM depuis 38 ans, la vice-présidente générale Jeannine Ughes ne se lasse pas de son engagement pour le sport monégasque auquel elle porte un amour sans faille.

Quand on lui demande de narrer son lien avec l’ASM, Jeannine Ughes laisse échapper un rire. « C’est une histoire quelque peu cocasse. Disons que je n’étais pas destinée à faire partie de cette famille », confie-t-elle avec humour. Depuis 2016, elle assure pourtant la vice-présidence générale de cette institution, intégrée presque par hasard il y a bientôt quarante ans. La Monégasque a même été décorée de l’insigne de Vermeil, la plus haute distinction décernée par l’ASM, et de la médaille en Vermeil de l’Education physique et des sports, couronnant un parcours atypique. Issue d’une famille où le sport est omniprésent, avec un père passionné de courses automobiles et un frère qui pratique plusieurs disciplines, Jeannine Ughes ne se considère pas comme une grande sportive, bien qu’elle ait toujours baigné dans cet environnement : « Je pratiquais du sport pour l’esthétique et la santé, essentiellement de la gymnastique et de la danse. » Du tennis, aussi, durant son adolescence, sous l’égide d’une sommité, Constant Allavena. « Il désespérait de me voir fermer les yeux au moment de frapper la balle », plaisante-t-elle.

Arrivée sur la pointe des pieds

Dans les années 80, alors qu’elle suit des cours de yoga au Country Club, sa professeur, Hélène Gastaud, l’invite à créer une section au sein de l’ASM. Nous sommes alors en 1986. « De simple pratiquante, je me retrouve vice-présidente ». Elle prend même la tête de l’organisation entre 1994 et 1999 en raison des problèmes de santé d’Hélène Gastaud. Le début d’une aventure qui l’a propulsée au sein du conseil d’administration de l’ASM, un milieu qu’elle découvre avec humilité et curiosité. « Au départ, j’écoutais sans rien dire ; je ne comprenais pas comment fonctionnait un aussi gros bateau. » Rapidement, elle réalise que derrière la diversité des membres se cache une passion commune, celle du sport, qui tisse entre eux « un lien d’une force inouïe ». Des figures emblématiques de l’ASM, comme Pierre Bessone et Louis Biancheri, ont joué un rôle crucial dans son parcours. Le premier, intrigué par sa prise de note « machinale » lors des réunions, la prend sous son aile avant de lui léguer son poste de secrétaire général. Elle reproduira ce schéma avec Alain Bermond. Le second, président général pendant 45 ans, la choisira pour diriger l’association avec Roland Biancheri, vice-président général, à ses côtés. A leur évocation, Jeannine Ughes dit : « Ce sont des hommes fabuleux, exigeants, certes, mais aussi bienveillants, qui vous motivent à vous surpasser. Avoir pu travailler avec des personnes de cette qualité m’a encore plus attachée à l’ASM, un club où règnent des valeurs d’amitié, de camaraderie et de dévouement. »

Ambassadrice du sport monégasque

Cet attachement ne faiblit pas. Cette femme très dynamique continue de courir de terrain en terrain chaque week-end. Il suffit de l’entendre parler avec un enthousiasme contagieux des arabesques de Mike James – elle assistait à certains déplacements lorsque la Roca Team évoluait loin des paillettes -, de l’ascension du rugby monégasque, de l’investissement fondamental des Princes Rainier III et Albert II, ou des remises de récompenses chez les amateurs, pour comprendre que les émotions sportives sont son carburant. Jeannine Ughes a pourtant songé à arrêter cet été. « Pas par lassitude, mais pour céder la place aux jeunes », explique-t-elle. Objection du bureau directeur, qui lui a demandé de prolonger le plaisir. Sa présence lors des événements sportifs à Monaco en fait un visage familier pour les athlètes. A l’entendre, d’autres personnes mériteraient plus d’attention. « Il faudrait mettre les bénévoles en avant, insiste la vice-présidente générale, consciente des défis auxquels le sport associatif fait face aujourd’hui, notamment la recherche de cette denrée devenue rare. Je voue une admiration sans borne à ces gens qui donnent de leur temps pour le club et ses licenciés. Sans eux, l’ASM ne fonctionnerait plus. » On pourrait dire la même chose pour elle. Des passionnés comme Jeannine Ughes, cela ne court pas les rues.

Jérémie Bernigole

Publié le 30 Nov. 09:19