L’AS Monaco est le premier club du Championnat français à avoir repris l’entraînement le 24 juin. Une longue saison attend les hommes d’Adi Hütter, qualifiés pour la nouvelle formule de la Ligue des Champions. Décryptage de la pré-saison avec Yann Le Meur, directeur de la performance.
Après cinq semaines de vacances bien méritées découpées en deux parties – 15 jours de coupure, le reste avec un programme à suivre -, l’heure de la reprise a sonné pour l’AS Monaco. En attendant le retour des internationaux engagés à l’Euro, la Copa America ou encore les Jeux olympiques, c’est un groupe restreint de 15 joueurs qui a retrouvé les terrains d’entraînement du Centre de Performance de la Turbie le 24 juin. « Cette saison, nous sommes le premier club de Ligue 1 à reprendre du service, explique Yann Le Meur, directeur de la performance. Nous aurions pu revenir plus tard, mais nous avons opté pour une stratégie qui consiste à scinder notre préparation en deux blocs de trois semaines avec cinq jours et demi de repos après notre stage estival. »
Le but de cette méthode « plus digeste » : éviter une très longue et monotone pré-saison de six semaines sans match officiel et donner du temps aux joueurs d’absorber convenablement la charge d’entraînement. « Une charge mal encaissée peut conduire à des blessures ou à des douleurs musculaires qui nous obligeraient à adapter le contenu des séances. Notre stratégie nous paraissait donc plus intéressante physiquement et mentalement », poursuit le directeur de la performance.
Au pays d’Adi
Au programme des premiers jours à La Turbie, une batterie de tests physiques « pour voir les facteurs de risques associés à certaines blessures et entamer un travail individualisé ». Les Monégasques ont patienté deux jours avant de toucher le ballon, mais ils n’ont pas échappé aux sempiternels exercices cardio et séances en salle : « L’enjeu principal est de reconstruire une base athlétique, à la fois sur le plan énergétique et musculaire. L’idée est que plus on avance dans la pré-saison, plus la place occupée par l’entraînement »football » et la réintroduction des principes de jeu d’Adi Hütter va prendre de la place. »
Cette première phase a duré jusqu’au stage en Autriche. Le 15 juillet, l’AS Monaco s’est envolée pour la nation de son entraîneur. Si ce dernier est originaire de Hohenems, une ville située à l’extrême-ouest du pays, c’est en Haute-Autriche, à Windischgarsten et plus précisément à l’hôtel Dilly, que le club princier s’est établi pour une semaine. Ce complexe très moderne est une destination ultra convoitée par les clubs européens car il concentre en un même lieu tout ce qu’une équipe de haut niveau recherche pour sa préparation. « Le Dilly remplissait tous nos critères : validé par notre entraîneur qui est déjà parti en stage là-bas, des terrains de qualité et un climat différent de celui auquel nous sommes confrontés chaque été sur la Côte d’Azur », détaille Yann Le Meur. Et jus de citron sur le Schnitzel, les Rouge et Blanc ont pu se mesurer à un adversaire de bon niveau, le Sturm Graz, également qualifié pour la Ligue des Champions (résultat 2-2).
C1, sacré programme
Des matches amicaux, l’AS Monaco devait en disputer six avant la réception de Saint-Etienne en ouverture de la saison 2024-25 de Ligue 1, le week-end du 18 août. Les deux premiers contre le Servette Genève et le Cercle Bruges ont donné lieu à une large revue d’effectif avec l’inclusion de plusieurs jeunes joueurs du Groupe Elite : « L’idée derrière ces rencontres était d’assurer une montée en puissance progressive en augmentant au fur et à mesure le temps de jeu de chacun. De 45 minutes pour le premier match, il est passé à 65-70 minutes pour le deuxième puis à 90 minutes. »
Le curseur est encore monté puisque les Monégasques, au retour de la trêve post-stage, devaient affronter le Feyenoord, le Genoa puis le FC Barcelone à quelques jours d’intervalle. Là encore, tout est bien réfléchi. Comme l’expose le Directeur de la Performance, la participation à la Ligue des Champions implique de jouer deux matches hebdomadaires toutes les deux semaines dès le mois de septembre. « Et à partir de janvier, nous allons même enchaîner les semaines à deux rencontres, poursuit-il. Une dynamique qu’on a cherché à reproduire dans le cadre de la deuxième phase de notre préparation. » Encore un autre avantage d’avoir repris plus tôt…
Par Jérémie Bernigole