Ian-Soren Cabioch et Tristan Nardi se sont envolés pour l’Afrique du Sud le 5 janvier dernier, où ils ont intégré la Stellenbosch Academy of Sport. Pendant cinq mois, les rugbymen de la Principauté vivront et s’entraîneront comme des professionnels, avant de partager le fruit de ce stage intensif avec la sélection monégasque.
« C’est un tremplin pour notre carrière. « A les voir trépigner d’impatience le 19 décembre dernier, on comprenait la portée de cette « opportunité fantastique ». Dix-sept jours avant d’embarquer pour l’Afrique du Sud, Ian-Soren Cabioch et Tristan Nardi ont réuni la jeune garde de l’AS Monaco Rugby au Stade Prince Héréditaire Jacques. Au centre de cette rencontre, la formidable aventure qui les attendait à l’autre bout du monde, ainsi que les retombées attendues pour le rugby à sept monégasque. Le résultat de plusieurs années d’investissement, eux qui ont gravi les échelons jusqu’à toquer à la porte de la sélection nationale. Et c’est à une trentaine de kilomètres de Cape Town que les deux amis d’enfance ont entamé une nouvelle étape de leur carrière le 5 janvier dernier. Leur nouvelle adresse pour cinq mois ? La Stellenbosch Academy of Sport. Dans ce camp d’excellence ouvert en 2012, où convergent chaque année des athlètes du monde entier, ils plongeront dans le professionnalisme.
Une charge de travail démultipliée
« C’est une initiative du président de la Fédération monégasque de rugby, Gareth Wittstock », rembobine Thierry Dantez, vice-président. « En octobre, des dirigeants de l’Academy sont venus évaluer le niveau de Ian-Soren et Tristan, lesquels correspondaient aux profils recherchés. » Tout s’enchaîne alors pour les jeunes Monégasques. « On a réfléchi approximativement dix secondes avant de donner une réponse positive », s’amusent les intéressés. « Mais derrière, il a fallu assurer. On a suivi un programme d’entraînement strict, afin d’être immédiatement opérationnel physiquement et mentalement à notre arrivée en Afrique du Sud. » Parce que la charge de travail est démultipliée dans ce haut lieu du rugby à sept, les Blitzboks (surnom donné à l’équipe nationale) étant triple vainqueurs des World Sevens Rugby (2009, 2017, 2018).
Exporter le savoir en Principauté
L’unique entraînement hebdomadaire en Principauté se transforme en huit séances à Stellenbosch sous la houlette de Philip Snyman, médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Rio en 2016 : « On va prendre confiance en nous en côtoyant des joueurs de niveau international. C’est un rêve éveillé, même si on conserve une certaine lucidité. On va profiter à 100 % de cette occasion unique, mais ce voyage doit être la base de futurs succès avec notre pays. »
Derrière ce stage intensif se cache effectivement un enjeu stratégique de taille : prendre de l’expérience, exporter ce savoir sud-africain en Principauté afin d’en faire profiter les prochaines générations, et développer le rugby à sept. « En analysant la finale du dernier championnat d’Europe (à Belgrade, en juin 2021), on a clairement vu que notre défaite était due à des petits manques », regrettent Ian-Soren et Tristan. « Pendant ces cinq mois, on espère assimiler l’apprentissage pour pouvoir le retranscrire à nos partenaires et franchir un cap ensemble. Les Jeux des Petits Etats d’Europe arrivent en 2023, on a l’ambition de décrocher une médaille. Cet objectif, on l’aura en tête durant tout notre séjour en Afrique du Sud ! »
Jérémie Bernigole-Stroh