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Yann Payen sous les couleurs monégasques aux Championnats du monde Ironman 2019 à Hawaï.Yann Payen sous les couleurs monégasques aux Championnats du monde Ironman 2019 à Hawaï.

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TRIATHLON – Yann Payen ou l’humilité du pompier

Chef du Bureau Formation Instruction Sport depuis 2018, le Capitaine Yann Payen est un triathlète aguerri. Son dernier challenge est d’un autre genre : une course cycliste de 1 000 kilomètres qu’il a bouclée en moins de trois jours.

L’imposante armoire de son bureau est bardée de trophées, mais ces récompenses ne sont pas les siennes. Le Capitaine Yann Payen aurait bien de quoi exposer quelques coupes çà et là, lui qui baigne dans le milieu sportif depuis sa plus tendre enfance. Mais en embrassant une carrière de sapeurs-pompiers à Paris en 1995, le Picard de 49 ans, marchant dans les pas de son père, a également hérité de l’humilité propre à sa profession.

Celui qui a pris la tête du Bureau Formation Instruction Sport en septembre 2018 après « 23 ans d’un parcours classique » entre la capitale française et Soissons (Aisne), revendique pourtant un palmarès fourni. Triathlète accompli depuis une dizaine d’années grâce à ses 10 à 15 heures d’entraînement par semaine, Yann Payen a arrêté de comptabiliser ses participations à des épreuves Ironman. « Entre 25 et 30 », jauge-t-il. Ce qu’il sait, en revanche, c’est qu’il s’est qualifié à trois reprises pour les Championnats du monde de la discipline à Hawaï entre 2015 et 2021 : « Le système qualificatif limitait le nombre d’heureux élus dans ma catégorie d’âge. On était 300 pour 4 ou 5 places. Côtoyer les professionnels, c’était donc quelque chose d’assez unique. Un rêve, un aboutissement. »

Bientôt 2 500 km à vélo

Le week-end précédant l’entretien, le Capitaine s’est délecté de la performance de Sam Laidlow à Nice. Son visage s’éclaire à l’évocation du premier Français champion du monde Ironman. Il parle d’un personnage « fun », « rock’n’roll », « totalement dans l’esprit du triathlon d’il y a quelques années », salue les valeurs « d’un travailleur acharné » et d’un « sportif complet, aux qualités exceptionnelles en natation ».

Le licencié du Team Nissa Triathlon préfère, lui, la course à pied et le vélo. Enfin, surtout le vélo. Jugez plutôt : champion de France interarmées en 2003, il a remporté les championnats du monde chez les sapeurs-pompiers à trois reprises. « C’est toujours plaisant, mais c’est peu de chose. Ça reste du sport corpo », balaie-t-il rapidement. L’humilité, toujours.

Cet été, avant de prendre le départ de son premier Embrunman (3,8 km de natation, 188 km de vélo, 42 km de course à pied) qu’il a conclu à la 82e place sur 900 participants en 11 heures, 53 minutes et 31 secondes (4e des 45-49 ans), Yann Payen a relevé un défi encore plus fou : « Une connaissance m’a fait découvrir le cyclisme ultra distance et l’une des épreuves phares est la Race Across France, des courses entre 300 et 2 500 km. »

Le Picard a choisi le 1 000 bornes entre Megève et Mandelieu-la-Napoule. Une distance avalée en un peu plus de 65 heures. « Se retrouver seul face à soi-même est enrichissant. J’aime tester mes limites physiques et mentales, c’est important de savoir jusqu’où on peut aller, mais le sport, c’est aussi la cohésion, l’entraide, la fraternité… Des valeurs que je diffuse en tant que chef du Bureau Instruction Formation Sport », conclut le Capitaine, bien décidé à enfourcher son vélo l’été prochain pour 2 500 km.

Jérémie Bernigole

Publié le 20 Oct. 13:49