Une demi pour l’Etoile ! Les Monégasques sont allés battre La Madeleine dans le Nord (30-18), samedi, lors de la sixième et ultime journée du Top 12. Ils disputeront les demi-finales de la compétition contre l’ogre antibois le 26 mai. Leur entraîneur, Thierry Aymes, revient sur cette performance de choix.
C’était le match de tous les risques, et ils l’ont remporté haut la main. Grâce à leur brillante victoire en terres nordistes contre La Madeleine (30-18), samedi après-midi, les gymnastes de Thierry Aymes ont validé leur ticket pour les demi-finales du Top 12. Et Dieu sait que ce fut compliqué ! Entre les blessures et les malades, l’effectif n’a jamais été au complet ou à 100% de ses capacités. Il n’est jamais apparu résigné.
Après cinq journées, la qualification ne concernait plus que Monaco et La Madeleine. Deux équipes qui ont parfaitement négocié leurs confrontations avec Montceau-les-Mines, formation condamnée à la troisième et dernière place de la Poule 2. A l’aller, La Madeleine et l’Etoile de Monaco s’étaient neutralisées à l’Espace Saint-Antoine (24-24). Mais les gars du Nord, à l’amorce du dernier affrontement de la saison régulière, conservaient l’avantage au classement.
Ainsi, un nul contre les Monégasques leur suffisait pour rallier le dernier carré de la compétition. Dans ce choc au sommet entre deux formations ambitieuses (saut, cheval d’arçons, barre fixe), les gyms de la Principauté ont rapidement pris les choses en main. « Pour dérober la première place, il nous fallait remporter deux duels de plus qu’eux, explique Thierry Aymes. J’ai dit aux gars qu’ils avaient été les meilleurs l’an dernier et que la pression était sur les épaules des adversaires. Il y avait moyen de les faire craquer. » L’entraîneur monégasque avait tapé dans le mille.
Les jeunes ont (bien) fait le travail
Une première petite erreur au saut, le point faible de l’Etoile, met La Madeleine dans le mal. « Derrière, je place Lorenzo, qui fait un super saut. En face, ils sont obligés de lancer leur spécialiste pour le contrer. Puis je tente un coup de poker en lançant Illia Kovtun, notre gym ukrainien, qui gagne son duel de cinq centièmes. » Les Monégasques se montrent meilleurs et empochent trois duels.
Le stress des Nordistes se ressent lors des passages au cheval d’arçons. Des chutes plombent leur série, les Etoilistes profitent des moindres miettes et remportent trois nouvelles confrontations. Les jeunes Hugo Villeneuve et Lorenzo Aymes font même douter les cadors. Leur entraîneur veille toutefois à tempérer tout impérialisme : « Je leur ai demandé de ne rien lâcher, d’agir comme si la compétition repartait à zéro. Mais c’est vrai que nos adversaires ne s’attendaient pas à ce qu’on mène chez eux… » Le discours fait sens : trois nouveaux duels conquis, un ticket pour les demi-finales dans la poche. « Ils ont été énormes. Ils se sont battus contre vents et marées. Le résultat est mérité. »
La résilience des Monégasques offre un derby azuréen en demi-finale, la seconde de l’Histoire de l’Etoile. Le 26 mai, ils affronteront Antibes et ses 32 titres de champion. Un ogre qui ne doute de rien, bon dans les six agrès. Une usine à champions. « On a trois semaines pour se préparer. Antibes, c’est l’équipe à battre. Cela fait longtemps qu’on voulait tomber contre nos voisins. Ils sont ultra favoris. Nous, on a rien à perdre. Si on réussit à les battre, cette performance fera date. On fera tout pour glaner une médaille », certifie Thierry Aymes.
Jérémie BERNIGOLE-STROH