Un an après avoir gagné deux des trois étapes estivales du Supersevens, l’entité monégasque s’est coiffée de lauriers à La Rochelle et à Pau. La voilà qualifiée pour la finale nationale le 19 novembre.
Au milieu de l’été, un invincible hiver. Les joueurs du Monaco Rugby Sevens (MR7) ont glacé le bouillant public béarnais en battant sur le gong l’équipe locale, la Section Paloise (24-21), le 27 août. Les deux formations ont survolé les trois étapes estivales du Supersevens (à Perpignan, La Rochelle et donc Pau), le premier championnat de France de rugby à 7 que se disputent 16 clubs.
Elles se sont retrouvées à chaque fois en finale, pour un bilan comptable favorable aux Monégasques (2 titres à 1). « Pau, c’était costaud », commente laconiquement Jérémy Aicardi, l’entraîneur du MR7. On pourrait les surnommer les champions de la phase qualificative : les rugbymen de la Principauté restent sur une série de cinq finales consécutives au mois d’août.
En 2021, ils avaient également dominé ces tournois avant d’échouer en finale nationale contre les Barbarians Français (40-14), en novembre, devant les 20 000 spectateurs de La Défense Arena à Paris. La déception a été avalée, même si la défaite face à une équipe composée de figures emblématiques de la discipline dans l’Hexagone ne doit pas être perçue comme un faux-pas.
Bien qu’il grandisse vite, le MR7, porté par Emmanuel Falco et Frédéric Michalak, est au balbutiement d’une histoire qui se veut plus grande, plus importante. « On mise sur la continuité. La cohésion et l’esprit d’équipe sont restés. C’était important puisque tous les matches disputés cet été ne représentent en réalité que 180 minutes. Le reste relève de la vie de groupe : stage à Brignoles, entraînements, jeux et soins. D’ailleurs, le staff médical a assuré. Les petits bobos ont été soignés en permanence », salue l’ancien international français de rugby à 7.
Le plus dur commence
« La stabilité est la clé de nos performances », jure Aicardi, qui a utilisé 20 joueurs contre 25 l’année passée. 7 d’entre eux ont participé à la campagne 2021, comme l’iconique Cecil Afrika, 11 ont disputé les trois manches. « Je savais que notre stratégie allait payer et qu’on se qualifierait dans le Top 8. Elle comportait toutefois des avantages et des inconvénients : on a gagné deux des trois finales, mais on a connu des blessures. Les mecs étaient un peu exténués à Pau. Ils ont livré leurs dernières forces pour s’imposer. »
A la recherche de nouvelles cartouches, Aicardi a prospecté jusqu’en Pologne, où il a déniché une pépite tchèque répondant au nom d’Adam Miracky. Le Slave, 18 ans, a inscrit un triplé contre le Stade Toulousain pour son premier match en Rouge et Blanc. Le Lituanien Jonas Mikalcius, qui a rejoint le groupe à La Rochelle, a convaincu et apporté de la taille (1,91 m) à un effectif qui en manquait cruellement.
C’est même la principale explication à la défaite contre les Barbarians, selon l’entraîneur du MR7 : « Ils ont récupéré le ballon à chaque remise en jeu. On pêchait dans ce secteur. » Il est pourtant impossible de connaître l’identité des 13 joueurs retenus pour la finale nationale, le 19 novembre. Aicardi a bien « des noms en tête », mais la Coupe du monde de rugby à 7 (9-11 septembre) et les blessures seront autant de rappels contre la précipitation et les projections.
Ses hommes rencontreront La Rochelle en quarts de finale. Une revanche contre les Barbarians français se profilent en demi-finale avant un éventuel affrontement avec Pau, placé dans l’autre tableau. Conseil pratique pour les Monégasques : inutile d’attendre les derniers instants de la partie pour climatiser les Béarnais. La météo automnale parisienne s’en chargera.
