Après Antoine Zeghdar et Sacha Yahi, Enzo Saytour est le troisième joueur issu de l’AS Monaco Rugby à signer un contrat professionnel. Le joueur de 20 ans s’est engagé cet été avec l’US Dax, pensionnaire de Pro D2.
Cet été, le rugby monégasque a encore récolté le fruit de son travail de formation. Comme Antoine Zeghdar et Sacha Yahi avant lui, Enzo Saytour a signé son premier contrat professionnel avec l’US Dax, promu en deuxième division (Pro D2). Le bail est assorti d’un double projet permettant à l’ancien pensionnaire de l’AS Monaco Rugby (2013-2019) et du Racing Club Toulon (2019-2022) de poursuivre en parallèle des études de préparateur physique.
A 20 ans, Saytour, 1,90 m sous la toise pour 100 kilos, a la conviction de lancer sa carrière en rejoignant les Landes en provenance de Nevers (Nièvre). « J’ai goûté au monde pro en août lors d’un match amical contre Mont-de-Marsan devant 5 000 personnes, dans une région mordue de rugby. Je n’oublierai jamais ce moment. Je suis conscient que tout le monde n’a pas cette chance… » s’émeut le troisième ligne.
Génération Covid
La semaine, il s’entraîne avec les professionnels. Le week-end, il renforce le groupe Espoir. En attendant d’avoir sa chance en Pro D2. « Enzo a démontré des aptitudes qui nous ont convaincus, confirme Thierry Gatineau, directeur de la formation de l’USD. C’est un travailleur. Il est déterminé à franchir un à un les paliers de progression. La marche est très haute, mais il aura des opportunités au cours de la saison. »
Christophe Milaret est persuadé que le nom de son protégé apparaîtra tôt ou tard sur les feuilles de match de l’équipe première. Actuel responsable du recrutement du RCT dans les Alpes-Maritimes, il est le premier à avoir détecté le talent du natif de Monaco : « Son implication à l’entraînement et sa morphologie atypique étaient autant d’indicateurs. Enzo était assidu et attentif, il n’a jamais eu peur des impacts. »
L’ancien directeur sportif de l’ASM Rugby reprend : « On l’aime ou on ne l’aime pas, c’est quelqu’un d’entier, mais il faut reconnaître que tout ce que touche ce gamin se transforme en or. » A en croire Milaret, la percée de Saytour aurait pu être plus rapide : « Il fait partie de ce que l’on appelle la ‘génération Covid’, celle qui a été privée de rugby pendant plusieurs mois. Des gamins ont arrêté, pas Enzo. Il s’est accroché et il a pu évoluer. Son parcours prouve qu’il a eu raison de ne pas se décourager. »
A Dax pour durer
Quand on relance l’intéressé sur son objectif de la saison, il hésite. Répond qu’il n’a « pas encore d’idées précises » de ce qu’il aimerait accomplir. Puis l’ancien joueur de Nevers admet que « matcher une ou deux fois en Pro D2 » serait un bon début. Taper dans l’œil du staff dacquois passera inévitablement par de bonnes performances en Championnat Elite et par des entraînements très aboutis au sein d’une équipe candidate au maintien. « A ce niveau, chaque joueur se vaut. Enzo doit faire plus que les autres pour se rendre indispensable aux yeux des entraîneurs », résume Milaret.
A son poste, ils sont huit pour trois places. Les blessures, méformes et suspensions sont autant d’aléas dans une saison – sans compter les choix des entraîneurs – qui devraient permettre au troisième ligne de revêtir la tunique rouge et blanche. Deux couleurs qui lui sont familières puisqu’il représente « avec honneur et fierté » la Fédération monégasque de rugby aux Championnats d’Europe à 7. Saytour sait que l’année est importante. Son contrat pro-élite, ratifié pour un an, comporte une saison optionnelle : « S’entraîner avec les professionnels, ça donne faim. J’ai encore plus envie de travailler et de me perfectionner pour m’inscrire dans la durée à Dax, une ville de passionnés. »
Jérémie Bernigole
