La Fédération monégasque de boules (FMB) a réuni, les 2 et 3 septembre, l’élite de la pétanque féminine pour le Challenge Princesse Gabriella.
Didier Fulconis, le président de la FMB, Stéphane Pintus, président du Club Bouliste Monégasque, Pierrette Cane, sa vice-présidente déléguée, et la trentaine d’indispensables bénévoles n’auraient pas pu être plus satisfaits. Un soleil radieux, un plateau exceptionnel et, en point d’orgue, la visite du Prince Albert II et de la Princesse Gabriella : les astres étaient parfaitement alignés pour la deuxième édition du concours féminin qui a réuni, début septembre, 76 doublettes de haut vol sur les terrains de boules de la Principauté.
Un an après avoir fait évoluer le challenge Alain Ducasse – compétition nationale – en rendez-vous international, le tournoi monégasque a déjà trouvé son public et assis sa réputation. « De par sa spécificité, il se positionne maintenant au deuxième rang après Palavas-Les-Flots, la compétition la plus importante en Europe au niveau feminin avec près de 500 joueuses. Cette dernière a même affiché complet dix minutes seulement après l’ouverture des inscriptions en ligne », annonce le président de la FMB.
S’il n’a pas battu le record de la cité balnéaire héraultaise, le Challenge Princesse Gabriella a rempli son tableau en moins de quatre jours. Et attiré du beau monde, dont près d’une dizaine de fédérations nationales : Italie, Suisse, Belgique ou encore l’Espagne et la France. Ces deux dernières faisaient d’ailleurs figure de favorite, l’équipe de la péninsule ibérique ayant remporté les derniers championnats du monde de doublette, quand les Françaises comptaient dans leur rang Nelly Peyré, vainqueur du premier Challenge Princesse Gabriella. De quoi promettre des rencontres accrochées.
Une rencontre de 2 heures 30
Les prétendantes n’ont pas failli puisque, le dimanche matin, on retrouvait en 8e de finale les deux équipes françaises, mais aussi les formations nationales belge et espagnole. Pourtant la première journée de compétition a réservé son lot de surprises. « Nous avons eu une déception majeure avec notre formation monégasque championne d’Europe 2022, Laura Vierjon et Myriam Chambeiron, qui a été éliminée par les joueuses d’Ajaccio. Ces dernières ont aussi écarté, juste après les poules, Gidgia Ait Idir et Morgane Bacon, qui ont été championnes de France. Une surprise. Nous avons eu aussi à déplorer l’élimination de l’équipe suisse, demi-finaliste l’an dernier, et qui a ensuite participé au concours complémentaire », souligne le président qui avait placé une dizaine de doublettes rouges et blanches à domicile.
Sous les yeux du Prince Albert II et de la Princesse Gabriella, mais aussi de Richard Trani, le coach des féminines qui, la tablette à la main, notait et analysait chaque jeu, les dernières représentantes de la Principauté encore en lice le dimanche matin, Chloé Perez et Caroline Godard, ont offert une prestation de haut vol, en venant à bout de la doublette française Aurélie Bories et Alexia Pinto. Une grande satisfaction pour leur président, même si leur parcours s’est ensuite arrêté en quarts de finale. « Battre l’équipe de France, ça n’arrive pas tous les jours. Cette formation est un peu à la pétanque ce qu’était l’Allemagne au football il y une dizaine d’années. A la fin, c’est toujours l’Allemagne qui gagnait », relate Didier Fulconis, qui ne croyait pas si bien dire.
Car si la doublette Boriès-Pinto a vu son parcours s’arrêter face aux locales de l’étape, celle composée de Nelly Peyré et d’Audrey Bandiera a fait de la résistance, malgré un 8e de finale bien mal parti. Menées 10 à 3 par l’équipe nationale belge, les Françaises – engagées ensemble la semaine suivante aux Mondiaux à Cotonou (Bénin) – ont effectué une sacrée remontée face à la Belgique pour l’emporter 10-13 au terme d’une partie qui a duré 2h30 ! « Ce fut très long. On n’a pas su prendre les mènes d’entrée mais on a joué les bonnes boules. On a essayé de ne rien lâcher, ce qui nous a permis de ramener la victoire. Physiquement on a été touché mais on a su travailler notre mental jusqu’au bout », souligne Nelly Peyré. La Française et sa coéquipière ont ensuite survolé les débats pour s’octroyer le titre face à la doublette italienne Serena Sacco et Alessia Bottero.
De grandes ambitions
Au sortir de ce week-end de beau jeu, le président de la FMB dresse un bilan des plus satisfaisants. Et affiche aussi de grandes ambitions. Outre sa volonté de recevoir encore plus d’équipes nationales, à l’image de l’Allemagne et de la Pologne qu’il aimerait attirer l’an prochain, Didier Fulconis réfléchit à faire évoluer la formule. « Nous n’avons pas encore décidé. Aujourd’hui nous sommes plafonnés en termes de superficie. Le boulodrome comptant 38 terrains, nous ne pouvons accueillir que 76 équipes. Nous refusons de plus en plus de doublettes. Et effectivement la réflexion se pose de savoir si nous retournons à un format triplette. Ce qui permettrait à 76 joueuses supplémentaires de participer. »
Affaire à suivre l’an prochain. En attendant, on retrouvera une partie des féminines au prochain championnat d’Europe U23, qui se tiendra en Principauté du 12 au 16 octobre, une semaine après le concours masculin de la FMB, l’International de Monaco – Challenge Prince Jacques. Quatre joueuses s’envoleront ensuite, aux côtés d’une équipe de jeunes pétanquistes pour les championnats du monde féminin et juniors qui se dérouleront en décembre à Bangkok.
Aurore Teodoro