En amont de l’inauguration de son centre d’entraînement, l’AS Monaco a organisé une visite des lieux pour les journalistes orchestrée par James Bunce, directeur du département de la performance.
Attroupement bruyant, sac sur le dos, cahier et stylo à la main… Non, il ne s’agissait pas de la rentrée scolaire dans la matinée du 5 septembre, mais bel et bien de la visite du nouveau Centre de performance de l’AS Monaco, l’un des plus modernes d’Europe, dont la livraison totale après quatre ans de travaux allait être célébrée en grande pompe quelques heures plus tard.
De nombreuses personnalités locales étaient invitées à l’inauguration de ces installations, un projet confié au cabinet ArchMonaco et son architecte Frédéric Genin. Pour faire le tour de la base d’entraînement de l’AS Monaco, implantée depuis quatre décennies à La Turbie, pas d’agent immobilier ou de chef de projet.
Plutôt un VRP de luxe en la personne de James Bunce, directeur du département de la performance, quelque peu impressionné par les 40 paires d’yeux suspendues à ses explications détaillées et à son humour british. « On ne passera pas par mon bureau, c’est la pièce la plus ennuyeuse du bâtiment », lance-t-il dans un éclat de rire.
L’importance de la cafétéria
Tirés du lit pour découvrir ce complexe ultra-moderne de sept étages de 12 000 m2, construit autour des trois piliers de la performance chers à James Bunce (entraînement, nutrition, récupération), les journalistes commencent leur visite par la salle… de repos. Celle-ci contient cinq drôles de capsules. « Des Dream Boxes, démystifie James Bunce. C’est français. Entre deux séances, les joueurs peuvent se reposer ou dormir à l’intérieur pendant 30 minutes voire 1 heure 30, en réglant plusieurs paramètres comme la lumière ou la musique relaxante », poursuit l’Anglais.
La pièce a été adoptée par Axel Disasi : « Croyez-moi, une fois qu’on est installé à l’intérieur, on fait de beaux rêves. » L’ASM est le seul club en Europe à proposer les Dream Boxes. Prochaine étape : la cafétéria. Les tables sont disposées comme dans une salle de classe. « Pour des raisons sanitaires », désamorce l’Anglais. Il reprend : « Les joueurs prennent obligatoirement le petit-déjeuner et le déjeuner au Centre, préparés par un chef. »
Un nutritionniste les suit pour déterminer leurs besoins, tandis que l’AS Monaco favorise les produits frais en circuit court et se ravitaille en pain à La Turbie. « La nourriture pour un joueur, c’est l’essence pour une Ferrari. Nous accordons beaucoup d’importance à cet aspect. »
On arrive dans la zone dédiée à la santé. D’abord, la balnéothérapie et ses deux niveaux. Un premier avec sauna et hammam utilisé « avec modération » selon les périodes ; l’autre contient une piscine pour la réathlétisation, un jacuzzi et des bains chaud et froid pour faciliter la récupération. Ensuite, l’espace médical où siègent médecins, kinés, ostéopathes, podologues et psychologues.
La salle de soins, où sont pris en charge les blessés, offre incontestablement l’une des plus belles vues du bâtiment. « Ce n’est pas ma pièce préférée, comme vous pouvez vous en douter », ironise le patron de la performance.
Les vestiaires, cœur de l’édifice
La (longue) salle de gym. Ses baies vitrées donnant sur les trois terrains d’entraînement, son bain de lumière, ses appareils de musculation et ses équipements de renforcement : « Passage obligatoire pour les joueurs, avant et après la séance d’entraînement. » Philippe Clement, depuis son bureau, et la cellule performance ont une vue plongeante sur la pièce et veillent au grain
. Tous les endroits visités ont un point commun : ils entourent et sont reliés directement aux vestiaires, pensés comme la pièce centrale, le cœur de l’édifice. Des maillots vintage du club, issus de la collection de Julien Bouron, supporter, sont disposés spécialement dans chacun des 38 boxes dédiés aux joueurs.
Un clin d’œil aux anciennes gloires présentes ce jour-là. La visite touche à sa fin sur la terrasse ensoleillée. Interrogé sur le nouveau chapitre de l’AS Monaco qui s’ouvre avec ce complexe, James Bunce conclut : « C’est une étape cruciale du développement de notre équipe qui compte parmi les plus jeunes en Europe. Un club moderne doit avoir des infrastructures modernes pour pousser ses joueurs vers l’excellence. Tout ce dont ils ont besoin est désormais concentré dans un seul endroit. »
Jérémie BERNIGOLE-STROH
