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Giulia Viacava, licenciée à l'ASM Natation, va intégrer Harvard en août.Giulia Viacava, licenciée à l’ASM Natation, va intégrer Harvard en août.

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NATATION – Harvard, le rêve américain de Giulia Viacava

La nageuse Giulia Viacava quitte Monaco pour poursuivre ses études et ses entraînements à l’université Harvard, aux Etats-Unis. Un nouveau chapitre dans la vie de la jeune femme, qui conserve sa licence à l’ASM Natation.

Elle arpente la piscine olympique du stade Louis-II depuis ses 4 ans. Sa silhouette longiligne a sillonné l’Europe et fait briller les couleurs de Monaco pendant des années. La Principauté garde en mémoire ses 7 médailles ramenées des Jeux des petits Etats d’Europe en 2023. Mais le temps est venu pour Giulia Viacava de relever d’autres défis. La pépite de l’ASM Natation et du lycée Albert-Ier, qu’elle quitte avec le baccalauréat, la plus haute mention et tous les honneurs, va rejoindre la prestigieuse université Harvard, aux Etats-Unis. A bientôt 18 ans, représentante de la Serbie en compétition internationale, elle livre ses impressions et ses ambitions, au seuil de cette nouvelle vie qui l’attend.

Aurez-vous un petit pincement au cœur en quittant cette piscine ?

Oui ! Je viens ici tous les jours, 2 fois par jour depuis que j’ai 4 ans. Alors oui, ça va me faire bizarre. C’est comme ma deuxième maison. Et surtout, c’est une piscine de 50m. A Harvard, il y a un bassin de 25 yards et un autre de 50 m. Je vais nager seulement 1 fois par semaine dans le bassin de 50 m, et tout le reste du temps dans l’autre. C’est plus court que 25 m, ce n’est pas le format que je préfère pour nager !

Est-ce que vous appréhendez ce changement de bassin ? On sait que ce sont des repères très différents pour les nageurs…

J’ai fait un seul entraînement en 25 yards, quand je suis allée visiter Harvard en avril, durant 2 jours. C’était un vrai changement ! (Elle rit.) 25 m, c’est déjà court pour moi, je préfère vraiment le grand bassin, car je ne suis pas très bonne en virage. Donc dans un premier temps, ce sera plus difficile, mais ensuite je vais forcément progresser dans les virages, les coulées, et c’est ce que je recherche.

Quels seront vos principaux axes de travail aux Etats-Unis ?

Sportivement, les Américains ont une autre approche. Ils travaillent beaucoup plus en musculation, et font plus de sprints. Les entraînements sont plus courts, ou sur des distances moins importantes, avec davantage de travail sur la technique. Alors je vais beaucoup travailler les virages, les coulées, les départs, tous ces petits détails. Ici, c’est plus un travail de fond, on va nager beaucoup plus, 6 km environ. Aux Etats-Unis ce sera moins long mais plus intense.

Dans quel état d’esprit êtes-vous, avant de partir étudier à Harvard ?

Je pars dans un mois (en août), mais je crois que je ne réaliserai qu’une fois dans l’avion ! (Elle rit.) Je viens de finir le lycée, ça me fait bizarre de me dire que je ne vais plus y retourner… et que je vais à Harvard ! Je suis très heureuse. Bien sûr, ce sera plein de changements. Par exemple, l’anglais. Ce sera un gros choc, pendant peut-être les 2 premiers mois, même si je suis à peu près bilingue.

Vous avez l’habitude de voyager, mais cette fois, vous partez dans un pays étranger pour y vivre, très loin de chez vous. Appréhendez-vous cette nouvelle vie ?

J’ai hâte d’y être, mais j’ai un peu peur aussi, c’est vrai. Je pense que c’est normal. Je vais être dans un campus, donc je ne serai pas en autonomie totale, je n’aurai pas un appartement à moi. Il y aura une cantine, donc je n’aurai pas à me faire à manger tous les jours, ça c’est bien ! D’un autre côté, je ne sais pas si je suis prête pour la nourriture américaine… Il faudra le temps que ça se fasse, mais je suis très contente et j’ai hâte d’y être, quoi qu’il arrive !

Quel est votre programme à Harvard ? Qu’allez-vous étudier là-bas ?

J’ai obtenu une bourse de l’université pour pouvoir suivre ce bachelor en 4 ans. La saison se termine en mai là-bas donc je reviendrai en mai et aussi en décembre pour une semaine à Noël. La première année, c’est assez ouvert. On peut étudier un peu tout ce qu’on veut, et on se spécialise en 2e année. Il y a plusieurs matières principales, plusieurs ensembles de cours qui m’intéressent, notamment ingénierie biomédicale, et biologie-physique chimie. Donc plutôt dans le domaine scientifique. Mais pour ce qui est de mon avenir professionnel, si je mets un peu de côté la natation, je n’ai pas encore une idée très précise. J’attends vraiment cette première année, pour voir ce qui me plaît. Après le bachelor, il y aura peut-être un master, un doctorat… peut-être ailleurs qu’aux Etats-Unis, je ne l’exclut pas. Je verrai bien, j’ai le temps !

Vos entraînements sont-ils compris dans le programme, encadrés par l’université ?

Oui bien sûr. De toute façon, la charge de travail sera adaptée aux entraînements. Ici au lycée, je commençais tous les jours à 9h ou 10h et je finissais à 16h. Là-bas ce sera un maximum de 4h par jour, je pense. Il y aura aussi plus de travail en dehors des cours, certainement plus qu’au lycée, mais tout est pensé pour s’entraîner, donc il n’y aura pas de problème. Le seul souci, peut-être, est que les entraînements seront très tôt le matin : 6h30 dans l’eau, ça va piquer un peu au début !

Quelles sont vos ambitions sportives pour les prochaines années ?

D’abord les Jeux des petits Etats d’Europe avec Monaco, l’année prochaine. J’espère que j’aurai fini les examens avant, vers la mi-mai, pour être disponible pour les JPEE, du 26 au 31 mai à Andorre. J’ai hâte d’y être. Il y aura peut-être les Championnats d’Europe U23 et les Championnats du monde avec la Serbie, à Singapour, mais il faudra me qualifier, donc ce n’est pas encore certain. Ensuite j’ai mes objectifs en termes de chrono, sur mes spécialités : le 100m et 200m dos, peut-être aussi en sprint, car les Américains sont très forts en sprint, donc 100m, dos et crawl.

En partant déjà aux Etats-Unis, peut-on dire que vous vous rapprochez un peu de Los Angeles, où auront lieu les Jeux Olympiques en 2028 ?

En effet ! C’est mon objectif principal, à plus long terme. J’ai 4 ans pour les préparer. En plus, ce sera la fin de mon bachelor, donc c’est parfait. Je pense que les Jeux Olympiques sont incontournables pour tous les athlètes. Mais dans l’immédiat, il me faut bien m’adapter à cette nouvelle vie, m’épanouir à la fois dans les études et le sport. C’est pour faire les deux que je pars à Harvard. Le voilà, le rêve américain !

Propos recueillis par Gaël Lanoue

Publié le 11 Juil. 10:15