Les six athlètes monégasques ont connu durant ces Jeux de Paris 2024 des fortunes diverses, entre désillusion, frustration, joies et espoirs. Les regards sont déjà tournés vers Los Angeles 2028.
Certains ont goûté pour la première fois aux Jeux olympiques, d’autres avaient déjà connucette expérience à Tokyo. Alors que les Jeux de Paris baisseront définitivement le rideau demain soir lors de la cérémonie de clôture, l’heure est au bilan pour Monaco.
Six athlètes étaient en lice pour cette 33e Olympiade. Une parité parfaite (trois hommes, trois femmes) après celle déjà présentée il y a trois ans.
Des sourires et des larmes
Vainqueur de la finale D du skiff, le rameur Quentin Antognelli (29 ans) a terminé 19e. A Tokyo, il avait fini 15e. A Paris, le niveau de la compétition était beaucoup plus élevé, avec de gros bras qui ne sont pas parvenus à se qualifier pour les demi-finales A/B. Quentin Antognelli peut se réjouir d’avoir pris le dessus sur le Slovène Zvegeilj (22e) qui l’avait privé de qualification directe pour les Jeux.
C’est sans doute la surprise de ces Jeux : la défaite, dès son premier match, de Xiaoxin Yang. 10e au classement olympique et 15e au classement mondial, la pongiste (36 ans) est – malheureusement – passée à côté face à la Tchèque Matelova (2-4). Difficile d’imaginer une autre émotion qu’une profonde tristesse pour la Monégasque, en pleurs. Médaillée d’argent des Jeux européens de Cracovie en 2023, elle devra rapidement tourner la page pour rebondir au mieux.
De la désillusion de Xiaoxin Yang à la frustration de Lisa Pou : 9e des derniers championnats du monde, la nageuse de la Principauté (pas en pleine possession de se moyens) visait sans doute mieux que la 18e place. A 25 ans, elle gardera un goût amer de cette course dans la Seine.
Derrière ces trois têtes de pont, le nageur Théo Druenne (19 ans) a optimisé ce qu’il pouvait faire de mieux, après quelques semaines difficiles, avec un chrono de 8’25’’01 sur le 800m nage libre.
Le bonheur était au rendez-vous au bout de la ligne droite du Stade de France pour la sprinteuse Marie-Charlotte Gastaud qui a battu son record personnel sur le 100m (12’’41), 6e de sa série.
Enfin, le judoka Marvin Gadeau (+100 kg) n’aura pas démérité. Le Monégasque (23 ans) a dû s’incliner face au Cubain Granda (5e mondial, champion du monde 2022).
Le prince Albert II : « Nos athlètes ont fait honneur à la Principauté »
« Bien sûr, on aurait aimé voir d’autres résultats, sans parler pour autant de médailles. On pensait qu’on allait être un peu mieux classés, mais c’est le sport », confie le prince Albert II, qui connaît bien le format des épreuves.
« Les Jeux olympiques sont une compétition à part qui va bien au-delà du sport. C’est tout à fait particulier. Il faut pouvoir et savoir s’adapter à différentes conditions de course. On a pu le constater par exemple avec Lisa Pou, sur le 10km de natation marathon très difficile, avec des courants favorables mais aussi contraires, pas évidents à gérer. Mais je suis très fier de notre participation dans l’ensemble. Nos athlètes ont fait honneur à la Principauté. Cette expérience leur permettra aussi de mieux se préparer s’ils veulent prendre part à d’autres grandes compétitions et d’autres Jeux bien sûr également. »
Derrière ces résultats sportifs, ces Jeux de Paris 2024 resteront incontestablement à jamais gravés pour la délégation « rouge et blanche ». Les Monégasques n’ont pas assez de superlatifs : « Incroyable, magique, exceptionnel. » Oubliées, les polémiques, contraintes et autres incertitudes. La ferveur olympique et populaire inédite, avec une frénésie collective et source de bonheur partagé, a pris le dessus.
« C’est complètement fou. Juste de réaliser que nous étions aux Jeux olympiques et d’entendre la foule crier, c’est une expérience absolument unique. » Merci Paris 2024. Pour Monaco, rendez-vous est déjà pris à Los Angeles en 2028.
Avec le concours de Stéphan Maggi du Comité olympique monégasque
