Pas à 100% physiquement, la Monégasque était déçue de son classement, au terme d’une course qui s’est déroulée dans la Seine, dans des conditions loin d’être évidentes.
« Ca va être du sport. » Tous l’avaient prédit. Ce n’est pas la qualité de l’eau qui les préoccupait, mais bien le courant. Ce matin, en présence du prince Albert II, de la princesse Alexandra de Hanovre et de son compagnon Ben-Sylvester Strautmann, le 10km natation marathon femmes n’a pas été un long fleuve tranquille.
Deux heures à nager dans la Seine, dont la moitié à contrecourant. Avec un débit de la Seine trois fois supérieur à la normale, la boucle de 1,67km tracée entre les ponts Alexandre-III et de l’Alma, à faire six fois, s’annonçait très difficile. Le courant très fort a obligé les nageuses à des efforts intenses pour le remonter et rallier les bouées sur le parcours. Les concurrentes ont collé aux berges pour essayer de l’éviter.
« Une course compliquée »
Au final, c’est la Néerlandaise Sharon van Rouwendaal qui l’a emporté (2h03’34’’2) devant l’Australienne Moesha Johnson (2h03’39’’7) et l’Italienne Ginevra Taddeucci (2h03’42’’8). La Monégasque Lisa Pou a terminé 18e (2h07’05’’4). » Je n’étais pas à 100% physiquement, c’est vrai. Mais je me sentais quand même plutôt bien. La course ne s’est pas bien passée. C’était la survie, du début jusqu’à la fin. Je suis très déçue de mon résultat. »
Elle pointait cet adversaire de taille, le courant. « Clairement, le courant était très inhabituel. Ca se jouait à quelques centimètres près. Les caps qu’on devait prendre devaient être très précis. Je pense ne pas avoir été assez bonne. Me retrouver avec un tel écart par rapport à la première, ce n’est pas normal. »
Pour Michel Pou, son entraîneur et père, « la course a été compliquée. Il fallait avoir de gros bras. Il fallait ne pas se battre avec le courant et faire face lors de la remontée. Même la championne olympique en titre s’est faite piégée ». Avant de poursuivre : « Après le premier tour, c’est dommage que la première cassure n’ait pas duré. Cela aurait permis de stabiliser un peu les positions et de créer aussi des écarts. »
Généralement plus forte dans la deuxième partie de course, la nageuse « rouge et blanche » n’a rien pu faire. « Si ça coince à la moitié, ça signifie qu’il y a un souci plus global, que l’organisme ne répond pas normalement. Je ne suis pas très surpris par rapport aux petits moments compliqués qu’elle a connus. On a beau essayé de tout mettre en place correctement. A un moment donné, même si c’est infime, l’organisme est touché. Je l’avais vu en termes de récupération musculaire qui devenait improbable, d’une séance à l’autre », poursuivait Michel Pou.
Il ne cachait pas par ailleurs que « Lisa n’a pas trouvé la clef à un moment donné, ça s’est vu tout de suite. C’était dans la remontée, sur la dernière partie, elle avait tendance à anticiper un peu trop tôt. Elle précipitait son retour vers le centre, en se mettant un peu trop dans le courant et donc en difficulté trop tôt ».
Repartir de l’avant après la frustration
Cette 18e place lui laisse un sentiment de frustration. « Malgré tous les efforts consentis, le résultat n’est très certainement pas à la hauteur de ce qu’elle souhaitait. Ce n’est pas ce qu’elle vaut, c’est bien dommage. » Pas sûr pour autant que Lisa Pou aurait pu batailler pour les premières places, même à 100% de ses moyens. « C’était une course un peu particulière. Même en pleine forme, elle n’aurait sans doute pas trouvé des solutions qui lui auraient permis de rester devant. »
Battue, mais pas abattue, Lisa Pou (25 ans) veut se relever. « Maintenant, je vais et je me dois de repartir de l’avant. Ces Jeux de Paris ne sont pas une fin en soi. Ca va me remotiver pour la suite. J’espère revenir encore plus forte l’an prochain. »