Le 27 juin, au Yacht Club, le Comité olympique monégasque a présenté ses cinq athlètes et désigné les porte-drapeaux. Le judoka Marvin Gadeau a rejoint la liste quelques jours plus tard.
Au premier jour, ils étaient cinq. Lisa Pou (natation, 10 km eau libre), Xiaoxin Yang (tennis de table, simple), Marie-Charlotte Gastaud (athlétisme, 100 m), Théo Druenne (natation, 800 m nage libre) et Quentin Antognelli (aviron, skiff), tous vêtus d’une marinière rouge et blanche, ont été présentés le 27 juin au Yacht Club par le Prince Albert II, président du Comité olympique monégasque (COM). Mais, finalement, ils seront six à rejoindre Paris. Deux jours après la cérémonie, qui s’est tenue en présence de la Princesse Charlène, le judoka Marvin Gadeau (+100 kg) a lui aussi reçu son ticket pour les Jeux de la XXXIIIe olympiade. « Participer aux Jeux olympiques n’est pas un droit acquis, mais le résultat d’un travail de longue haleine, a soigneusement rappelé Yvette Lambin-Berti, secrétaire général du COM. Nos athlètes incarnent cette détermination, ce courage et cette générosité qui les ont menés jusqu’à ce moment crucial. »
Le compte est bon : la délégation monégasque qui défilera sur la Seine le 26 juillet prochain sera donc composée de trois hommes et trois femmes. La parité était déjà de mise lors de la précédente édition à Tokyo. Le Souverain avait alors exprimé sa « fierté » devant « l’ouverture » de son pays « dans ce domaine ». Elle est renouvelée cette année et la symbolique est encore plus forte puisque, pour la première fois dans l’histoire olympique, il y aura autant de sportifs que de sportives engagés à Paris.
La capitale française s’apprête à accueillir ses troisièmes Jeux. Si la Principauté n’avait pas été de l’aventure en 1900, elle avait, en revanche, envoyé dix représentants (dont deux remplaçants) en 1924 au pied de la Tour Eiffel. Gaston Médecin, Emile Barral, Joseph Marquet, Victor Bonafède, Hernan Schultz, Roger Abel et Joseph Chiabaut avaient avaient concouru dans trois disciplines – athlétisme, voile et tir – et obtenu des résultats honorables.
C’est d’ailleurs au cours de cette VIIIe édition que Monaco avait glané sa seule et unique médaille olympique. Du bronze décroché par l’intermédiaire de Julien Médecin, architecte monégasque récompensé pour son projet de stade à Fontvieille. Mais les breloques décernées dans le cadre des concours d’art et littérature n’étant pas décomptées officiellement, Monaco affiche toujours 0 au tableau des médailles. Les Monégasques envoyés à Paris seront-ils en mesure de renverser la table ? S’il faudra attendre le 8 août pour répondre à cette question, on peut d’ores et déjà écrire qu’ils ne manquent pas d’ambition et encore moins de soutien (voir leur portrait dans les pages suivantes). « Je sais le travail et la passion qu’il a fallu à chacune et à chacun d’entre vous pour parvenir à ce haut niveau de performance. Tout au long des journées de compétition qui se profilent, nous serons à vos côtés pour vous soutenir », a promis le Prince après avoir vanté les mérites de chacun.
« Nous avons confiance »
Trois d’entre eux étaient du voyage au Japon. Plus expérimentés, ils vont aborder ce rendez-vous avec des objectifs rehaussés. Xiaoxin Yang, qui s’est affirmée comme l’une des meilleures pongistes du monde, croisera les doigts au moment du tirage au sort qui l’avait condamnée dès les seizièmes de finale à Tokyo. Au rayon des satisfactions nippones, Quentin Antognelli avait tracé sa route pour signer le meilleur résultat national en aviron (15e) et aspire désormais à « battre le plus de concurrents possibles » sur le plan d’eau de Vaires-sur-Marne. Théo Druenne, le benjamin de la bande, avait gagné en maturité du haut de ses 16 ans en améliorant de 20 secondes son record du 1 500 m NL. Aligné cette fois sur le 800 m NL, il entend étaler ses progrès sur la distance après une médaille d’or et une nouvelle marque personnelle aux Jeux des petits Etats d’Europe en 2023.
Le 26 juillet, Druenne formera un tandem inédit avec Lisa Pou puisque les deux licenciés de l’ASM Natation ont été désignés porte-drapeaux de Monaco. « Un honneur » pour la nageuse de 25 ans qui, en dépit d’une grande expérience, n’a encore jamais eu l’occasion de s’exprimer aux JO. Si elle est restée mesurée sur ses objectifs, la Monégasque a travaillé très dur et a enclenché une dynamique positive. Après sa qualification directe décrochée à Doha en février à la grâce d’une neuvième place aux Mondiaux, elle a remporté la deuxième étape de Coupe d’Europe à Barcelone sur 10 km pas plus tard que le 29 juin. Marie-Charlotte Gastaud et Marvin Gadeau, eux, devront prendre la mesure d’un évènement hautement symbolique dans deux endroits qui le sont autant, le Stade de France et le Champ-de-Mars. Ils pourront compter sur la présence et l’optimisme du Prince, leur premier supporter : « Vous allez représenter Monaco. Vous allez défendre nos couleurs. Vous le ferez avec envie, enthousiasme, ténacité et talent. Vous allez vous surpasser pour n’avoir aucun regret et donner le meilleur de vous-même. Nous avons confiance. »
Jérémie Bernigole
