Figure de proue du tennis de table monégasque, Xiaoxin Yang va vivre ses deuxièmes Jeux olympiques, après Tokyo en 2021. A Paris, cette fois, elle se présente avec plus de maturité et un autre style de jeu, pour rêver plus grand…
Elle aime Paris, mais cet été, hors de question d’y aller en touriste. Xiaoxin Yang ira honorer sa deuxième qualification olympique. Pour cela, elle pourra compter sur sa plus grande maturité : « J’ai beaucoup progressé depuis Tokyo. Je sais que je joue mieux qu’avant, alors ça me donne plus confiance en moi. Participer une première fois aux Jeux m’a aidé à changer d’état d’esprit. »
À l’Arena Paris Sud, l’objectif sera de prolonger son tournoi du tennis de table en simple, après une élimination brutale en 2021. Devenue la première athlète monégasque qualifiée pour des Jeux d’été et porte-drapeau de la délégation, le tirage au sort l’avait opposée dès les seizièmes de finale à la redoutable Chinoise Sun Yingsha, passée depuis n°1 mondiale. Battue 4-0, Yang a dû se contenter d’une amère 17e place.
La nouvelle « Xiao »
Acquérir de la maturité ne suffit pas à hausser un niveau de jeu. Pourtant il a fallu en passer par là pour franchir un palier et aller plus loin. A 30 ans passés, difficile pour une pongiste de bouleverser ses habitudes. Mais la patience et les efforts ont payé. « Tactiquement, j’ai complètement changé de système, les constructions des échanges sont aussi différentes. J’ai réfléchi à une tout autre vision de mon jeu et ça a porté ses fruits ». 44e joueuse mondiale avant les Jeux de Tokyo en 2021, elle se montre intraitable aux Jeux méditerranéens l’année suivante, ne concède pas un set et remporte l’or. Elle poursuit en 2023 avec l’argent aux Jeux européens, la première médaille pour Monaco dans cette olympiade continentale ! Là encore, pas un set perdu avant la finale épique contre la Roumaine Bernadette Szocs. Yang menait 3 sets à 1 et 4-0 dans la 5e manche, avant de s’incliner 4-3… Après cette performance de haut vol, elle accède à la 12e place du classement mondial (15e aujourd’hui).
Partager la fierté
Jouer les meilleures viendrait couronner tous les efforts consentis, pour elle et son entourage : « C’est la deuxième fois que je réalise mon rêve d’enfant, c’est important. Et pour Monseigneur, Mme Lambin-Berti, tous les gens qui me soutiennent, c’est la meilleure façon de les remercier. » Yang s’est métamorphosée, mais est-ce suffisant pour remporter la médaille, le samedi 3 août à la Porte de Versailles ? Pense-t-elle à une revanche contre Sun Yingsha ? « Cette fois, j’espère avoir un tirage plus clément. Sun joue très bien contre mon système de jeu, alors je préfère la rencontrer le plus tard possible. » C’est assez clair, Xiaoxin Yang a pris rendez-vous avec Paris.
Dossier olympique réalisé par Jérémie Bernigole et Gaël Lanoue