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Fulvio Gazzola et Jacques Pastor à l'arrivée le 30 octobre.Fulvio Gazzola et Jacques Pastor à l’arrivée le 30 octobre.

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Jacques Pastor et Fulvio Gazzola vainqueurs du E-Rallye Monte-Carlo

La sixième édition du E-Rallye Monte-Carlo a été remporté par l’adjoint au maire de Monaco et l’édile de Dolceacqua. Les autres équipages de la Principauté ont également dominé la compétition.

Quatre jours de compétition, 1 000 kilomètres à parcourir, le Mont Ventoux (notamment) comme juge de paix et un vainqueur, un seul. Jacques Pastor, adjoint au maire de Monaco, et son co-pilote Fulvio Gazzola, maire de Dolceacqua, ont remporté le sixième E-Rallye de Monte-Carlo, une épreuve de régularité réservée aux véhicules électriques et à hydrogène qui s’est déroulée du 27 au 30 octobre. Le duo italo-monégasque a dominé la compétition à partir de la quatrième spéciale et ne s’est pas laissé surprendre par une dernière journée très connotée WRC avec un passage par les Alpes-de-Haute-Provence et le col de Bleine. A bord de leur KIA EV6, Jacques Pastor et Fulvio Gazzola ont battu 54 équipages, ainsi que 13 constructeurs et leurs 24 modèles. Mais l’équipage de la Principauté n’est pas le seul à avoir bien représenté Monaco. Voici ce qu’il fallait retenir principalement de la sixième édition.

#1 – Un Monégasque s’est enfin imposé…

La sixième édition du E-Rallye Monte-Carlo fut la bonne pour Jacques Pastor. « Enfin ! Je courais après la victoire depuis tant d’années, sourit l’adjoint au maire de Monaco avant la remise des prix dans les salons du Yacht Club. On était toujours bien placés, mais jamais vainqueurs. » Fidèle à l’étape locale du championnat FIA ecoRally Cup, le délégué aux sports et aux associations a fait équipe avec Fulvio Gazzola, édile de Dolceacqua : « Ce succès était l’occasion rêvée de montrer que nos deux communes, qui vont bientôt être jumelées, peuvent bien travailler ensemble. Notre voiture était habillée d’un logo encore jamais dévoilé. » Bien rôdés – les deux hommes ont remporté ensemble le Riviera Eletric Challenge en septembre -, ils ont rapidement pris les commandes du E-Rallye Monte-Carlo au volant de leur Kia EV6 frappée du numéro 8. En tête dès la quatrième des 15 spéciales, le duo italo-monégasque a tenu bon pendant trois jours : « En réalité, nous étions premiers ex-aequo dès le soir de la première étape, rétablit Jacques Pastor. On a failli perdre le bénéfice de notre avance lors de la troisième journée, mais nous nous sommes bien rattrapés le samedi matin. » L’adversité était telle que le podium n’était pas assuré à l’entame de la dernière spéciale. Mais la providence voulait qu’un Monégasque soit enfin récompensé : « J’étais en relation avec Sainte-Dévote avant chaque spéciale. Je pense qu’elle nous a bien aidés ! »

#2 – … et la Principauté a rayonné

La victoire de Jacques Pastor n’est pas l’unique motif de satisfaction pour Monaco. La Principauté comptait quatre nationaux, plusieurs équipages issus de ses services et un Team répondant au nom de Daghe Munegu. Ce dernier a dominé le classement par équipes. Trois duos figuraient dans ses rangs : Jacques Pastor et Fulvio Gazzola (Mairie de Monaco) a gagné ; Karel Colibert et Nathalie Zbinden (Direction de l’aménagement urbain, Volkswagen ID5) lui a emboîté le bas sur le podium ; les deux Monégasques Olivier Campana et Nicolas Milanesio (Yacht Club de Monaco, BMW I4) ont terminé cinquièmes. « Au sein de Team Daghe Munegu, il y a eu un esprit d’entraide et de solidarité qui nous a aidés. Mais la concurrence demeurait. Il ne fallait surtout pas qu’on se laisse dépasser, même par des amis », plaisante l’adjoint au maire de Monaco. Karel Colibert et Nathalie Zbinden n’ont échoué qu’à 40 points de la première place. En revanche, elles ont assez largement battu les quatre autres équipages féminins. Pour sa deuxième participation, le duo des pompiers de Monaco, Philippe Segura Marote et Xavier Baux, a terminé huitième. Le Monégasque Thierry Revel et son équipier belge Philippe Demanet ont, eux, signé le vingt-troisième résultat.

#3 – Un nouveau virage qui plaît

Pour expliquer l’engouement record, il faut regarder du côté du règlement. Pour l’édition 2022, la sixième du E-Rallye Monte-Carlo, les organisateurs ont adopté une nouvelle philosophie, comme l’explique Eric Barrabino, le commissaire général adjoint : « Les participants devaient se débrouiller pour gérer la recharge de leur voiture comme ils le feraient dans la vie de tous les jours pour aller d’un point A à un point B. C’était un challenge pour eux, puisque les années précédentes, il leur suffisait d’aller d’un parc fermé à un autre. Là, ils devaient utiliser des stations fixes du réseau eborn et Monaco On, et des bornes itinérantes journalières. » Ce qui a occasionné quelques petites craintes, notamment lors du transfert de Valence jusqu’à Monaco, long de 500 kilomètres… « Mais il n’y a eu aucune mauvaise surprise. Cette nouvelle édition s’est très bien déroulée », se félicite Eric Barrabino. Beau joueur, Jacques Pastor accepte de nous dévoiler l’astuce suprême pour remporter la prochaine édition : « Après des années à faire le contraire, j’ai enfin saisi qu’il fallait ralentir en ligne droite et accélérer dans les courbes. Pour le comprendre, j’ai commis toutes les erreurs possibles et inimaginables : excès de vitesse, retard… »

#4 – Engouement record pour la sixième édition

Au soir du 30 septembre, date limite d’engagement à la sixième édition, les organisateurs du E-Rallye Monte-Carlo avaient entre les mains près de 70 dossiers d’inscriptions. C’est tout simplement du jamais vu dans l’histoire de la compétition. « Pour la première fois depuis 1995 et la création du Rallye Monte-Carlo ZENN, nous avons malheureusement dû faire appel à un comité de sélection qui en a retenu 55 », témoigne Eric Barrabino. Le commissaire général adjoint poursuit : « L’augmentation de la demande signifie que notre épreuve a du succès, même chez les constructeurs. Ces derniers comprennent qu’ils ont beaucoup d’intérêts à participer et à performer au E-Rallye. C’est une belle vitrine pour eux. » En raison des contraintes logistiques (espace dans les parcs fermés) et du nouveau défi dans lequel s’est lancée l’organisation (bornes itinérantes journalières), il était impossible de retenir toutes les demandes. L’Automobile Club de Monaco (ACM) a travaillé autour de la question et promet de continuer à approfondir les pistes : « Notre réflexion pour l’année prochaine sera d’élargir nos listes. Aucun plafond de participation n’a été décidé, mais nous essaierons d’accueillir plus que 55 concurrents. » Jacques Rossi, le président de la Commission des énergies nouvelles et électriques de l’ACM a, lui, remercié « tous les concurrents pour cette marque de confiance » qui place le E-Rallye de Monte-Carlo comme l’épreuve phare du championnat FIA.

Jérémie BERNIGOLE-STROH

Publié le 01 Nov. 14:28