En parvenant à se qualifier pour les championnats de France de kendo, Ikhlasse Boulogne a hissé le Dojo Kendo Iaido Monégasque, une jeune association, à un niveau jamais atteint.
Deux années après sa relance, le Dojo Kendo Iaido Monégasque a envoyé sa première licenciée aux championnats de France, le 7 mai. Première de la catégorie Féminine des inter-régions fin mars à Aix-en-Provence, Ikhlasse Boulogne est l’heureuse élue.
Elle était accompagnée de deux partenaires du club, Arthur Scorcipa (troisième en Excellence) et Fouad Remchani (troisième en Honneur). « C’est un peu une surprise, avouait-elle avant de gagner Orléans. J’ai commencé le kendo il y a longtemps, mais j’ai connu un arrêt de trois ans pour raison familiale. J’ai repris seulement cette année. » Sage décision.
Surtout que les championnats de France, l’employée du CFM Indosuez Wealth Management connaît. Elle avait déjà donné en 2017, suppléant au pied levé une concurrente : « Je ne peux pas m’appuyer sur cette expérience. J’étais partie en touriste et je n’avais pas passé le cap de la phase de poules. C’était de l’observation. Je préfère m’appuyer sur ma performance aux inter-régions. »
Des adversaires redoutables
Axel Diebold, le senseï monégasque, embrayait : « A Aix-en-Provence, Ikhlasse a montré qu’elle avait de très bonnes stratégies de combat. Des adversaires plus redoutables l’attendent à Orléans. Si elle appréhende bien le niveau, elle pourra faire une performance. »
Tirée dans un groupe relevé, l’athlète de 31 ans a buté au même stade de la compétition. « C’est loin d’être un résultat déshonorant, rassure le senseï. Elle a vu le niveau que cela demandait. Elle a représenté les couleurs de Monaco et les valeurs du Dojo. Et puis, la compétition n’est pas un aboutissement en soi. »
Plus important que le classement final, Ikhlasse Boulogne a montré la voie. Le Kendo, version moderne du kenjutsu, qui était un art martial enseigné aux samouraïs, renaît depuis seulement deux ans en Principauté.
Problème de salle
D’ici cinq ans, Axel Diebold aimerait engager ses élèves dans des compétitions européennes voire internationales. Comme celles organisées à Turin ou à Alessandria. « C’est mon objectif. On aimerait aussi avoir des Monégasques pour créer une équipe nationale. Mais il nous manque une salle, des infrastructures », constate-t-il.
Sur la quinzaine de licenciés, dix s’astreignent régulièrement aux séances en plein air, à la Digue avec, en toile de fond au coucher du soleil, la mer d’un côté, la ville de l’autre : « Avec les contraintes que l’on connaît : entraînement sur sol dur, revêtement qui agrippe… Les absents ne viennent pas parce qu’ils ont peur de se blesser, et on peut les comprendre. Quand nous aurons une salle, il n’y aura plus cette excuse. Les conditions seront là, et l’enseignement sera de qualité. » Et les qualifiés nationaux plus nombreux !