Pour sa dixième saison consécutive en Nationale 2, l’AS Monaco Handball vise le maintien. La conséquence d’un effectif limité en nombre. Le club entend toutefois entamer un nouveau cycle vertueux.
Ca se fête, non ? La saison 2023-24 marque le dixième anniversaire du retour de l’AS Monaco Handball (ASM HB) en Nationale 2, le quatrième échelon français. A l’époque, Amir Hamada était le capitaine de cette escouade tout feu tout flamme qui avait obtenu la montée à quatre journées de la fin du Championnat. Brassard serré autour du biceps, l’ailier gauche tirait alors le rideau sur une riche carrière.
Le voilà, une décennie plus tard, entraîneur de l’équipe fanion masculine. Ou plutôt le revoilà, puisqu’il avait occupé le banc une première fois à la sortie du Covid. Son intronisation est un effet domino des résultats décevants de la saison dernière, conclue à la huitième place avec seulement trois points d’avance sur le premier relégable : « Une grosse déception. Nous avions l’un des plus beaux effectifs de ces dix dernières années. Tous les postes étaient doublés par des joueurs de qualité. Malheureusement, les individualités n’ont jamais fait triompher une équipe et le collectif a été défaillant. »
Mission maintien
Ce n’est pas tout : alors qu’elle tenait un accord pluriannuel avec Pierrick Perignon, l’ASM HB a accueilli avec surprise le désengagement de son technicien au terme de cette année galère. Cet été, le club princier a donc sondé le marché des entraîneurs et multiplié les pistes, mais ses prospections sont restées sans résultat pour différentes raisons. « Même si je n’étais pas favorable à cette issue, je reviens avec plaisir, avoue Amir Hamada, qui cumule également un rôle de directeur technique et sportif. Le terrain, la compétition et les rapports humains sont les seules choses qui m’animent au quotidien. J’ai envie d’aider les gars à obtenir ce qu’il y a de mieux pour le club. »
Ce nouvel exercice, le dixième d’affilée en N2, ne s’annonce pourtant pas tout rose. Alors que les Monégasques ont toujours plus ou moins joué les premières places voire la montée en N1, ce ne sera pas le cas cette année : « Notre saison s’annonce compliquée, on le sait. La poule est très homogène. On a préféré ne pas se mentir en annonçant d’emblée le maintien comme objectif principal. »
Cascade de blessures
Un déclassement que le technicien de 44 ans explique par un effectif limité, « pas dans la qualité, mais dans la quantité », mis sous tension par les nombreuses blessures qui polluent ce début de saison malgré le renfort de plusieurs éléments de l’équipe réserve. Noam El Ouadrhiri a été gravement touché au genou pendant les Championnats du monde espoirs qu’il a disputés avec le Maroc en août. « On perd une cartouche sur le poste d’arrière et d’ailier droit avant même de commencer l’année », peste Amir Hamada.
Sur le billard, le gaucher a retrouvé son coéquipier Adam Rajemison, lui aussi forfait pour la saison. L’autre coup dur, c’est la blessure de l’ancien joueur professionnel Rudy Nivore, l’un des cadres du vestiaire avec Grégoire Breemeersch, jusqu’en janvier. Le moindre bobo ou absence pour raison professionnelle devient vite contraignant : « On se retrouve parfois aux entraînements avec 8 joueurs… »
Résultats encourageants
À l’intersaison, le groupe est resté relativement stable. Pour pallier les départs d’Alain Dupil (retraite) et de Romain Boveron (Cavigal), l’ASM HB a misé sur le gaucher Adrien Schaff en provenance de ProLigue, et Guillaume Didierjean, demi-centre/arrière gauche du Cavigal. Idéal pour créer un sentiment d’unité. « Ce qui fait notre force, c’est la cohésion de groupe. Les gars ont envie de faire des choses ensemble. Notre maintien est conditionné à ce comportement », prévient l’entraîneur, qui se satisfait des victoires étriquées de ses joueurs. C’est le signe « qu’ils sont prêts à se battre ».
Si l’ASM a connu un coup de mou au cœur de l’automne (8e avec 18 pts au 25 novembre), ses trois succès lors des cinq premiers matches de la saison rassurent en effet sur la capacité des Monégasques à affronter une saison qui promet d’être « longue ». Au bout de celle-ci, de beaux jours : « Nous ne sommes pas prêts aujourd’hui pour une montée en N1 mais c’est notre objectif à court terme. Concentrons-nous sur notre mission, puis nous monterons un nouveau projet. »