Téo Andant (23 ans), licencié à l’AS Monaco, s’affirme comme un cadre du relais 4×400 mètres français. Lui et ses équipiers viennent de décrocher l’argent aux championnats d’Europe d’athlétisme en salle, à Istanbul. Pour Code Sport Monaco, il revient sur cette performance.
Racontez-nous ce championnat d’Europe, et surtout cette finale du 4x400m.
D’abord, au championnat en salle, il n’y a pas de séries. On est qualifié grâce à nos résultats de l’an dernier, et on arrive directement en finale. Il y a 6 équipes et il faut être tout de suite dedans. Ensuite, le 4×400 m en salle est particulier. C’est toujours plus difficile de doubler ses concurrents dans les virages que dans les lignes droites. Mais en salle, les lignes droites sont plus courtes… Donc c’est vraiment de la bagarre. Il faut savoir bien se placer lors des passages de témoin, et être intelligent. Quand je prends le témoin (Téo était le 2e relayeur), on est 3e ou 4e. Mais quand Gilles (Biron) me donne le témoin, avec sa vitesse et mon placement, on gagne deux places et je fais tout mon relais en 2e position. Donc les passages de témoin sont importants en salle, c’est une possibilité de doubler.
Que pensez-vous de cette médaille d’argent ? Est-ce la plus belle jusqu’ici ?
Pour moi, la plus belle médaille, ça reste le bronze de l’été dernier à Munich. Mais on est très contents de cette médaille d’argent, nous avons vécu de belles émotions à Istanbul. Elle va me servir parce que je veux revivre ces moments. Et je dirais que nous l’avons méritée. On savait qu’on avait la capacité pour aller la chercher, et on l’a fait.
Le relais français enchaîne de bons résultats et a l’air de bien progresser dans la perspective de Paris 2024. C’est votre impression ?
Oui, vraiment. On a une très bonne densité d’athlètes sur 400m. On se tire vers le haut. On a des chronos individuels qui nous permettent de viser haut. On a fait 7e au championnat du monde (à Eugene, juillet 2022), médaille de bronze au championnat d’Europe. Là, on décroche l’argent… Je pense que cette année on peut viser un podium aux Mondiaux (à Budapest, en août). A Paris, nous viserons une médaille, et quand je vois notre génération sur 400 m, je pense que c’est tout à fait faisable.
L’athlétisme français est en difficulté en terme de résultats, aux JO ou aux Mondiaux par exemple. Peut-il reposer sur les relais pour se relancer ?
Je crois que oui. Sur 4×400 m, et même sur 4×100 m, on a une jeune génération qui progresse bien. Il y a aussi une part de tactique, ce n’est pas qu’une question de performance individuelle. On travaille bien collectivement, je n’ai pas le sentiment d’une addition d’individualités. Donc oui, les médailles sont prenables en relais, dans les années à venir.
Il y a pas mal de rotation dans la composition du relais, mais vous semblez y avoir trouvé ta place…
C’est vraiment mon but. Je suis entré dans le relais l’année dernière, et je ne veux plus en sortir. J’ai fait les championnats du Monde, d’Europe, l’Europe en salle, donc maintenant je compte m’installer et durer. A côté de ça, je veux me qualifier pour le 400 m, en individuel.
Les Jeux de Paris arrivent vite. Quelles sont vos prochaines échéances et vos objectifs ?
Je me prépare pour les Jeux des petits États d’Europe (à Malte, fin mai), où je représenterai Monaco. Ensuite, il y aura le championnat de France en juillet, qui est qualificatif pour les Mondiaux du mois d’août. J’espère me qualifier en individuel. Pour ça, je devrai courir le 400m en 45’00s. Et bien sûr, je veux rester dans le relais. L’année prochaine, j’enchaînerai le championnat d’Europe (à Rome, début juin) et les Jeux de Paris…