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Bienvenue à la maison : l’AS Monaco présente son Centre de performance

Dix ans après les premières discussions, quatre ans après le premier coup de pelleteuse, l’AS Monaco a officiellement présenté son Centre de performance à La Turbie, le 5 septembre dernier. Un bijou.

Il était très attendu. Et parmi les 200 convives et 40 journalistes invités à le découvrir le 5 septembre dernier, personne n’a été déçu. A la fois vertigineux et minuscule à côté de la falaise qui le surplombe : le nouveau centre d’entraînement de l’AS Monaco, 12 000 mètres carré construit sur sept niveaux à La Turbie, donne le tournis.

Ce « Centre de performance », ardemment désiré par le président Dmitri Rybolovlev depuis le rachat de l’ASM en 2011, tranche complètement avec l’ancien site. Seul le cadre pittoresque, avec la Méditerranée en toile de fond, est resté inchangé. Présent, le Prince a désigné les « nombreux espaces dédiés à l’excellence » comme un « signal fort pour le club » et estimé qu’avec la livraison du complexe, « c’est une nouvelle page de l’AS Monaco » qui s’ouvre.

Un jour « symbolique et important »

Quatre années de travaux ont été nécessaires pour effacer les vestiges d’un passé encore tout frais et bâtir, en lieu et place, cet imposant édifice. Soucieux d’offrir à ses joueurs des conditions optimales pour faire rayonner l’AS Monaco, le président a consenti un investissement de 55 millions d’euros.

Cet outil ultra-moderne était une idée qu’il portait depuis dix ans, comme le précisa sa fille Ekaterina Sartori Rybolovleva, membre du Conseil d’administration, en préambule de son intervention devant le maire de La Turbie, Jean-Jacques Raffaele, son mari Juan Sartori, vice-président de l’ASM, de nombreux officiels, des joueurs de l’effectif (Alexander Nübel, Axel Disasi, Guillermo Maripan, Youssouf Fofana et Wissam Ben Yedder), d’anciennes gloires du club (Luc Sonor, Youri Djorkaeff, Claude Puel…) ou encore Charles Leclerc, le pilote de la Scuderia Ferrari.

« Lors de la création de ce lieu unique, les meilleures pratiques ont été prises en compte, permettant ainsi au complexe de répondre aux exigences les plus élevées dans les domaines sportif, technique, médical et autres. Notre groupe professionnel dispose désormais de conditions d’entraînement et de récupération à l’avant-garde », a écrit le président Rybolovlev dans un texte lu par sa fille.

Un effet persuasif pour le recrutement

A l’aube de son centenaire, qu’elle fêtera en 2024, l’AS Monaco s’est offert une cure de jouvence avec cet ensemble dernier cri. Les joueurs l’ont déjà adopté, à l’instar d’Axel Disasi. « C’est un superbe outil de travail et de développement. Il est à la hauteur des ambitions du club », s’enthousiasmait le défenseur français, alors que la fête battait son plein sur le premier des trois terrains (homologué FFF/UEFA), au pied de la nouvelle tribune de 280 places. On connaît la volonté des dirigeants d’aller très haut. Avoir ces installations facilite notre quotidien. C’est un plaisir d’arriver le matin à 8h30. Les dirigeants ont pensé à tout pour qu’on soit performant. »

Ses propos ont trouvé écho auprès de son entraîneur. Philippe Clement s’est dit charmé « par la vue exceptionnelle » lors de sa première visite au centre de la Turbie : « Le plus important est qu’on a les outils pour bien travailler. Je suis perfectionniste, je veux que tout soit bien. De mon bureau, je peux voir la salle de gym et le terrain pendant que je travaille. Je suis en contact avec tout le monde, les 25 joueurs et le staff de 30 personnes. C’est très important dans ma fonction. »

Impliqué dans le même type de processus à Bruges, l’entraîneur belge connaît l’importance de telles infrastructures dans la vie sportive d’un groupe. Mais pas seulement. Posséder un Centre de performance de qualité peut avoir un effet persuasif dans le recrutement. « J’ai visité beaucoup de centres en Europe. On peut être fier du résultat. Les joueurs que nous voulons attirer sont impressionnés quand ils viennent à La Turbie. Tout le monde doit remercier le président pour cet investissement », reconnaissait Clement.

Didier Deschamps et les sangliers

Il aurait pu prendre l’exemple de Youssouf Fofana. Alors qu’il négociait son arrivée en Principauté en janvier 2020, l’ancien milieu strasbourgeois a été informé des travaux du centre d’entraînement : « J’ai vu le projet prendre forme, on l’avait évoqué lors de ma signature. Les dirigeants l’avaient bien mis en avant. Pour un joueur, ça fait vraiment la différence. »

Dans un autre registre, Didier Deschamps s’est érigé en caution historique des lieux, qu’il a fréquentés de 2001 à 2005 dans la peau de l’entraîneur. L’actuel sélectionneur de l’équipe de France avait en mémoire les « sangliers » qui traversaient les terrains d’entraînement au début du siècle. « C’était plus  »nature » à l’époque, plaisantait-il. Avec le temps, le professionnalisme s’est élevé. Disposer de cet outil est un gage de progression. »

Le point fort du Centre de performance réside dans la concentration de tous les domaines d’activité du club dans un seul lieu : « Tout le monde peut se mettre au service de l’entraîneur et du groupe. Cela ne garantit pas des victoires ou des trophées, mais l’AS Monaco va dans le bon sens, c’est-à-dire vers la très haute performance. » Exactement comme l’avait imaginé Dmitri Rybolovlev il y a dix ans.

Jérémie BERNIGOLE-STROH

Publié le 05 Sep. 10:23