Pensionnaire de NF1 (troisième division), le Monaco Basket Association va bénéficier, dès cette année, du soutenir financier et logistique de la Société des Bains de Mer (SBM). Avec, en ligne de mire, le plus haut niveau du basket féminin français.
C’est un grand jour pour le sport féminin monégasque. Lundi 16 septembre, au Café de la Rotonde du Casino Monte-Carlo, la Société des Bains de Mer (SBM) et le Monaco Basket Association (MBA) ont acté leur partenariat avec la signature par Stéphane Valeri et Eric Elena, leur président respectif, d’une convention s’inscrivant « dans la durée ». L’objectif est clair : atteindre, main dans la main, le plus haut niveau du basket français. « Le MBA est un club que je supporte depuis plusieurs années », a reconnu Stéphane Valeri, qui a rendu hommage au fondateur et à la « famille » du MBA. Eric m’a convaincu par son talent et sa passion qu’on peut faire de grandes choses pour le basket. Je suis persuadé que c’est un sport d’avenir, parfaitement adapté à la taille et à la sociologie de la Principauté. »
Impliquée depuis l’été 2023 dans la carrière de Téo Andant, athlète français spécialiste du 400 m, la SBM se met donc à la balle orange. « Nous avons choisi de nous investir dans le sport féminin car il ne bénéficie pas encore dans le monde de toute la considération qu’il mérite, a repris le président-délégué. En Principauté, nous avons de bonnes équipes féminines, notamment en foot, en volley et en basket, mais aucune d’entre elles n’a acquis le statut pro. » Le MBA, créé il y a 14 ans par Eric Elena et une poignée de passionnés, a brièvement caressé cet espoir. Promu dans l’antichambre de la première division française lors la saison 2022-23, il est devenu le premier club féminin de Monaco à atteindre le niveau professionnel. Cependant, après des premiers pas intéressants en Ligue 2, le MBA, privé sur blessure de sa capitaine et de sa meilleure marqueuse, a connu une baisse de régime avant d’être finalement relégué.
Match inaugural ce samedi à l’Annonciade
Concrètement, ce partenariat avec la SBM devrait faciliter la vie du pensionnaire de Nationale 1. « Il va se caractériser par un soutien financier, a dévoilé Stéphane Valeri, car l’argent est l’une des conditions nécessaires pour former une grande équipe. » Et par une aide logistique, aussi. Les joueuses vont avoir accès à de nombreuses infrastructures de la SBM comme les salles de sport et de spa aux Thermes Marins. « Je suis un président heureux, a affirmé Eric Elena. Après avoir commencé les entraînements sur un parking à Menton, avoir gravi sept échelons et remporté deux Trophées Coupe de France à Paris-Bery (2017, 2022), on franchit une nouvelle étape avec ce partenariat. Que la SBM croit en nous est très important. »
La signature s’est déroulée devant un parterre d’invités, dont les joueuses du MBA. L’entraîneur Olga Tarasenko, figure historique du club princier, assistée de Myriam Martin, a présenté son effectif, renouvelé de moitié à l’intersaison. Lucie Laroche en est la fidèle capitaine. Pour sa quatrième saison en Principauté, la gâchette de 29 ans est toujours accompagnée de ses lieutenantes Kimsy Demontoux, meilleure meneuse du dernier exercice de NF1, Lisa Millavet, Ileana Faivre et Tukayi Sissoko. Le groupe monégasque a été renforcé par cinq recrues : Emma Piotin, Rejane Verin, Sara Crudo – de retour après un passage en 2017-18 -, Amina Traoré ainsi que Julie Tetart, une joueuse transgenre.
Le MBA lance sa saison 2024-25 contre la réserve du BLMA ce samedi soir à l’Annonciade (20h).
Jérémie Bernigole
Eric Elena : « La formation ne passe pas à la trappe »
Si le partenariat avec la SBM s’adresse aux joueuses de l’équipe première, le MBA va poursuivre son travail de formation auprès de ses plus de 150 licenciées, comme l’a affirmé Eric Elena : « Avant le Covid, on avait déposé un dossier pour obtenir le label ‘club formateur’, mais la pandémie est passée par là et on a eu du mal à relancer l’activité en raison du faible réservoir monégasque. Aujourd’hui, c’est le bon moment. L’an dernier, j’ai demandé à nos entraîneurs de mener une réflexion sur l’évolution de la formation. Mon fils Christopher a proposé d’intégrer nos joueuses de l’équipe première aux entraînements de chaque catégorie d’âge. Elles apportent ainsi un savoir, une expérience et un suivi à nos plus jeunes licenciées. Nous allons déposer à nouveau un dossier auprès de la Fédération. On veut même aller plus loin en créant, d’ici deux à trois ans, une académie avec des clubs voisins. Comparée à d’autres endroits en France, notre région est en retrait à ce niveau. En travaillant avec des entités comme le Cavigal, on pourra avancer et proposer aux gamines une formation de haut niveau. Peut-être aura-t-on un jour la chance d’envoyer l’une de nos joueuses en équipe de France. On aura l’impression d’avoir gagné au loto. »