En février 2020, le couple français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron était de passage en Principauté pour participer au gala de fin de saison du Skating Club of Monaco. L’occasion de parler de leur parcours et de leurs échéances à venir.
Quatre fois champions du monde, cinq titres européens, vice-champions olympiques à Pyeongchang en 2018… Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron n’en finissent pas d’enchaîner les titres et les records du monde. Il faut dire que les champions français captivent de par leur complicité, la beauté de leurs chorégraphies et le plaisir évident qu’ils prennent à être sur la glace. Rencontre.
Vous êtes venus de Montréal spécialement pour ce gala. Qu’est-ce que cela représente d’être à Monaco ? Qu’est-ce qui vous a motivé ?
Guillaume Cizeron : on est très honorés d’avoir été invités pour ce gala. C’est la première fois que l’on patine à Monaco mais aussi qu’on y passe du temps. On était brièvement passés il y a quelques années après une compétition à Nice. On voulait soutenir les patineurs de Monaco, leur projet de patinoire également, dont on a ouï-dire. Ce serait excellent pour la Principauté. Et nous, ça nous donnerait l’occasion de venir plus souvent !
Nous sommes à deux semaines des prochains championnats du monde. Comment abordez-vous cette épreuve ?
Gabriella Papadakis : Comme d’habitude ! On s’est beaucoup entraîné à la maison. On a eu une saison qui était ce qu’elle était (ils ont remporté cette saison trois grand prix ISU et terminent 2e aux championnats d’Europe), on a toujours des saisons un peu différentes. On a hâte de voir ce que va être la compétition à Montréal, à domicile, alors que d’habitude on prend des avions pour traverser le monde. On sait que cela va être très spécial pour nous.
Vous enchaînez les médailles et les titres, mais aussi les records. Qu’est-ce qui vous pousse à vous dépasser toujours plus ?
Guillaume Cizeron : Plutôt les titres, même si c’est un peu des deux. On a envie de battre nos propres records, mais ce sont plus des indicateurs de progression. Nous avons envie de continuer à gagner des médailles d’or. Mais il n’y a pas que ça, nous avons toujours la même la passion pour le sport et pour ce qu’on fait. Cette recherche de l’amélioration, s’approcher de la perfection dans nos programmes, c’est cela qui nous pousse à continuer.
Quelle est la clé de votre succès ?
Gabriella Papadakis: On a la chance de s’être trouvé assez jeunes et de ne jamais avoir patiné avec quelqu’un d’autre. Il est assez rare que le premier essai de partenaire soit le bon. Du coup, on patine ensemble depuis très longtemps. Et en plus on vient du même endroit, on a la même culture, on a appris à patiner de la même façon, ce qui est un énorme avantage. Sans compter que depuis qu’on est arrivés à Montréal, on a réussi à se créer une équipe solide et de confiance autour de nous, qui n’a jamais vraiment changé.
Votre déménagement au Canada en 2014 semble avoir été une étape importante dans votre carrière ?
Gabriella Papadakis: : Cela a vraiment été un tournant. En France, il est difficile d’avoir des horaires propices au très haut niveau parce qu’il n’y a pas beaucoup de patinoires et qu’elles sont partagées avec les séances publiques. On s’entraînait à 6 heures du matin, ce n’était pas idéal. Quand on est arrivés à Montréal, on a eu plus d’heures de glace, des horaires moins extrêmes aussi, cette équipe qui s’est formée autour de nous. L’esprit était plus professionnel que là où on s’entraînait avant. On continuait d’à aller en classe, alors qu’au Canada nous sommes focalisés sur le patinage. Et nous sommes entourés d’autres couples de notre niveau, de coaches avec une expérience olympique – Marie et Patrice (les champions canadiens Marie-France Dubreuil et Patrice Lauzon, ndlr) qui avaient fait de la compétition à notre niveau avant. Ce sont beaucoup d’éléments différents, qui ont permis notre progression.
Le titre olympique est le seul titre qu’il vous manque. J’imagine que Beijing 2022 est dans le viseur ?
Guillaume Cizeron : il nous reste pile poil deux ans. C’est beaucoup et peu de temps à la fois. On sait que cela passe vite. On va continuer à s’entraîner, à se préparer, car cela reste notre objectif principal. On va faire notre maximum pour mettre toutes les chances de notre côté.
Propos recueillis par Aurore Teodoro