Pour sa première année à Odessa College (États-Unis), la golfeuse Chloe de Verner a aidé l’équipe féminine à décrocher le premier titre collectif NJCAA de son histoire. La résidente monégasque repart au Texas pour une deuxième année très prometteuse.
Après trois saisons fructueuses en Espagne, Chloe de Verner a traversé l’Atlantique pour entamer un nouveau chapitre aux États-Unis. En août 2024, la golfeuse de 18 ans est devenue une « Wrangler », surnom donné aux étudiants d’Odessa College*, un établissement public d’enseignement supérieur basé au Texas. « Je poursuis des études de business, explique la résidente monégasque, confortablement installée sur les canapés du Monte-Carlo Golf Club (MCGC) où elle est venue passer son off season. Aux USA, la spécialisation dans un domaine n’intervient qu’en troisième année car ils partent du principe qu’une personne de 18 ans n’a pas systématiquement une idée arrêtée de ce qu’elle veut faire plus tard. Cela me permet de suivre et d’apprécier plusieurs cours différents, comme la littérature et l’histoire américaine. » Assez loin finalement du monde de la Formule 1 que la jeune Chloe rêvait d’intégrer lorsque nous l’avions rencontrée pour la première fois en 2022. La Danoise, alors néo-pensionnaire de la Jason Floyd Academy, venait de remporter les Triple A World Series, ce qui est toujours une excellente manière de se présenter aux universités américaines, et elle se voyait déjà converser dans les paddocks avec des pilotes convertis au golf tels que Lando Norris ou Charles Leclerc.
Débuts rêvés
A la fin de ce prometteur cursus de trois ans à Cadix (Espagne), elle s’est donc envolée pour la terre promise… et n’a pas perdu de temps sur les parcours étatsuniens. Devenue rapidement un cadre du collectif cosmopolite dirigé par Brad Stracke, elle a contribué à la saison historique d’Odessa College. Qui, trois ans après le lancement de son programme de golf féminin, a remporté haut la main le championnat par équipes NJCAA (National Junior College Athletic Association) à Garden City, au Kansas, le 15 mai. Dominant sans partage les 15 autres meilleures formations du pays, les Lady Wranglers ont occupé le haut du classement individuel, Chloe de Verner (+8) terminant deuxième derrière sa coéquipière Napajira Nami Luesattha. La résidente monégasque reconnaît avoir vécu « une première année incroyable » durant laquelle elle a débloqué son compteur sur le circuit NCAA 3 avec une victoire décrochée à Kerrville. « Ce succès m’a fait beaucoup de bien. A force de jouer chaque semaine, mon golf s’est considérablement bonifié. Je suis devenue meilleure techniquement », poursuit-elle, concédant une « légère déception » quant à son classement annuel, 27e sur 202 joueuses référencées, alors qu’elle s’affichait dans le top 20 à la mi-saison.

Année charnière
La jeune femme a profité de la pause estivale pour travailler ses gammes au MCGC, comme à la bonne époque. Ces quelques semaines dans le décor verdoyant et majestueux du Mont Agel n’ont pas été de tout repos, avec une routine qui consistait à travailler en salle avant d’aller s’exercer quotidiennement au practice ou sur le parcours. L’étudiante a bon espoir de voir ses efforts payer lors de sa deuxième et dernière année à Odessa College : « Les coaches ne nous ont pas donné de programme à suivre durant l’été, mais ils s’attendent forcément à ce qu’on s’entraîne tous les jours. J’ai décidé de ne pas jouer de tournois et de travailler mon swing. Je pense que ces deux mois d’investissement intensif seront décisifs. L’objectif est de conserver le titre par équipes et, à titre personnel, j’aimerais terminer dans le top 10 individuel. » Un autre enjeu de taille attend Chloe de Verner dans cette année charnière : taper dans l’œil d’une université afin d’y décrocher une bourse. « Entre novembre et mai, je devrais normalement signer pour une nouvelle fac, que je rejoindrai ensuite en août 2026. Aux États-Unis, on est en contact permanent avec les entraîneurs. Mes performances, dans les mois à venir, devront donc être à la hauteur de mes ambitions », conclut-elle, pleine d’espoir.
*En VF : un dresseur de chevaux ou un cowboy s’occupant du bétail.
Jérémie Bernigole






























