A chaque numéro, Code Sport Monaco vous propose de découvrir les athlètes de la Principauté sous un autre angle. Coralie Briano, étoile montante du plongeon monégasque, s’est prêtée à l’exercice du « Qui es-tu ? « .
Ton premier sport ?
J’ai commencé par la baby gym à trois ans, puis j’ai fait de la gymnastique rythmique. On était vraiment très nombreux et, petite, je n’étais pas très à l’aise avec le monde. Alors je suis allée à la natation. Pourquoi le plongeon ? C’est venu comme ça, personne ne m’a soufflé l’idée du plongeon ! Je m’ennuyais un peu avec la vitesse et, un jour, en passant près du plongeoir, je me suis dit : « Pourquoi pas ! » J’ai essayé et ça m’a plu, j’avais six ans. La hauteur ne m’a même pas intimidée.
Ce que tu aimes le plus dans ta discipline ?
Faire tous les jours des choses différentes. On a une routine, car il y a des bases à maîtriser mais, ensuite, il y a toujours du nouveau. J’adore aussi les rotations, sauter haut, la vitesse et l’adrénaline que ça me procure.
A quelle fréquence travailles-tu de nouvelles figures ?
On apprend de nouveaux mouvements en début d’année jusqu’en décembre afin de bien les maîtriser en fin de saison et d’être au top de notre forme. Ensuite, les compétitions s’enchaînent et il n’est plus temps de travailler de nouvelles choses. On se concentre sur ce qu’on sait faire pour se perfectionner.
Ta hauteur de prédilection ?
Le 3 mètres. Et entre la plateforme, qui est fixe, et la planche, avec le ressort, je préfère la planche. J’aime cette sensation de voler, de légèreté.
Ton premier souvenir ?
Mon premier entraînement. On faisait une chandelle, un saut vraiment basique avec les bras, et je l’ai fait à l’envers. Il n’y avait aucune coordination, c’était catastrophique… On n’aurait jamais pensé que j’allais devenir plongeuse !
Le meilleur ?
Difficile à dire. J’adore ces moments où on arrive sur une nouvelle compétition, on découvre les lieux, de nouvelles personnes… Les médailles aussi, surtout ma première aux Championnats de France, c’est un très bon souvenir. Un grand moment de cette saison a été ma qualification pour les Championnats d’Europe juniors. C’était à Bergen en Norvège, j’avais sauté dans les bras de ma maman, on était tellement heureuses !
Et le pire ?
Ma blessure à la main, il y a deux ans. J’ai tapé la planche en plongeant. Le 3e métacarpien était cassé, j’ai été opérée et j’ai dû arrêter pendant un mois et demi. C’est relativement court après une opération, le médecin avait annoncé quatre mois. C’était un traumatisme, mais ça arrive. Tout plongeur se prend la planche à un moment, c’est comme un passage obligé…
Ton rituel ?
Avant une compétition, je me mets dans ma bulle. J’écoute de la musique, je me répète ce que je dois faire. La visualisation mentale est très importante en plongeon et en acrobatie : s’imaginer en situation, découper chaque étape. Dix plongeuses avant moi, je m’échauffe de nouveau pour me stimuler. Je cours un peu, sinon on passe son temps assis sur une chaise. Et une petite superstition ? Les maillots de bain ! J’ai des maillots « de chance ». Toujours le même maillot pour sauter à 3 m, un autre pour le 1 m. Là-dessus, en revanche, je n’aime pas le changement.
Ton style de musique ?
J’écoute un peu de tout, ça peut être de la musique entraînante, ou plus calme. Mais souvent, ce sont des musiques en anglais, qui bougent et qui motivent, comme celles de The Weeknd par exemple.
Le plongeur qui t’a le plus inspirée ?
Le plus connu est Tom Daley, le Britannique, mais il y aussi un Français, Gwendal Bisch, que j’ai rencontré aux Championnats de France. On est peu nombreux en plongeon, et je suis un peu la petite dernière, la mascotte ! Alors on sympathise facilement. On s’envoie quelques messages de temps en temps. Je pense à la petite Coralie des débuts, qui avait des étoiles plein les yeux quand elle les voyait… et maintenant je peux parler avec eux. C’est trop cool !
Le sport que tu aurais aimé pratiquer ?
La gymnastique acrobatique. Je trouve ça génial : les portés, les voltigeuses… Ça rappelle le plongeon. Mais il y aussi plein d’autres sports d’endurance, où l’on bouge beaucoup. L’athlétisme ? Pourquoi pas, oui ! Surtout le sprint, je trouve ça cool. Bon après, je n’ai pas de cardio… (Elle rit.) Mais dans une autre vie, qui sait ?
Tes études ?
Je suis en Terminale au lycée Albert-Ier. Je ne sais pas encore bien ce que je veux faire, mais j’aimerais travailler dans le domaine du sport, même après ma carrière de sportive, et pas forcément dans le plongeon.
Le métier que tu rêverais d’exercer ?
J’ai pensé à devenir kiné. Pour rester dans le sport, mais aussi parce que j’aime beaucoup le social, je suis à l’aise avec les enfants, et j’aimerais travailler dans le milieu de la santé.
Ton plus grand rêve ?
Participer aux Jeux olympiques ! J’espère être à Los Angeles en 2028. Sinon, participer à des Championnats du monde, d’Europe… Faire le plus de compétitions possible et représenter Monaco.
L’anecdote que tu n’as jamais révélée ?
En juin dernier, la finale des Championnats de France était prévue à 14 heures alors que notre avion décollait à 16 heures. Mon entraîneur pensait que je n’aurais pas le temps d’y participer… Mais c’était un moment important pour moi, j’avais l’occasion de finir première chez les juniors ! Après réflexion, on a décidé de rester jusqu’au bout. J’ai passé tous les tours avant de rater mon dernier plongeon. Sans conséquence puisque j’ai quand même terminé première ! Sauf que l’heure avait tourné et que j’ai dû courir, me changer très rapidement, récupérer ma médaille sans passer par la case podium et rejoindre l’aéroport pour ne pas rater l’avion. Les plus jeunes de la section ont improvisé une cérémonie à l’aéroport en mon honneur, c’était super drôle !
Propos recueillis par Gaël Lanoue