Auteurs de trois des quatre meilleures performances de l’année qui ont émaillé la 38e édition du Meeting Herculis, Jakob Ingebrigtsen, Djamel Sedjati et Quincy Hall ont confirmé leurs ambitions olympiques.
Sedjati le soleil algérien
Lui aussi est insatiable et dévore le 800 m, peut-être la course la plus spectaculaire en ce moment. Djamel Sedjati a jailli dans le dernier tour pour s’imposer en 1’41 »46, améliorant d’un dixième le record d’Algérie et la meilleure performance de la saison réalisés… par lui-même, la semaine précédente au meeting de Paris. « C’est la quatrième fois que je cours une meilleure perf’ de la saison et la deuxième fois un record d’Algérie, j’ai travaillé très dur pour cela. Maintenant je pense au record du monde (du Kenyan David Rudisha, 1’40 »91 en 2012), j’espère le battre aux Jeux olympiques. Je vais garder la même préparation. Je pense que le travail acharné que j’ai fourni portera ses fruits. » Un exploit majeur sur un format ultra relevé car peuplé de locomotives. A une semaine d’intervalle, ils sont huit à avoir couru en moins de 1’43″00. Le 800 m masculin n’a jamais été aussi dense.
Hall en forme olympique
Premier sprinteur à courir sous la barre des 44 secondes cette année (43 »80), le récent champion des Etats-Unis Quincy Hall a dominé sans partage le 400 m. Absent des Jeux de Tokyo il y a trois ans, champion du monde en relais l’année dernière à Eugene, le natif du Missouri a prouvé sa forme olympique et se présente à Paris dans la peau du favori, bien qu’il préfère rester discret : « Il n’y avait pas de différence entre la course d’aujourd’hui et les autres. Je savais que je pouvais courir vite. J’ai l’impression d’avoir encore beaucoup d’énergie dans mon réservoir. Il faut juste que je commence fort et je pourrai finir fort aussi. Mais je n’ai pas l’impression d’arriver à Paris avec une cible dans le dos. » Il faut dire que les Américains veulent laver l’affront des derniers Jeux, où ils ne sont pas même montés sur le podium. Cette fois, le tour de piste pourrait bien leur sourire au Stade de France.
Ingebrigtsen à un souffle
Sans surprise, l’immense favori Jakob Ingebrigtsen l’a emporté en solitaire sur le 1 500 m. Mais c’est sa cadence exceptionnelle tout au long de ses 3’26 »73 de course qui a fait parcourir un frisson dans les travées du stade Louis-II. Parti sur un rythme de 55 »53 au tour, le Norvégien a pu placer une nouvelle banderille pour terminer la dernière boucle en 54 secondes seulement ! Il effleure ainsi le record du monde établi par Hicham El Guerrouj en 1998 (3’26 »00) et le record du meeting (3’26 »69). Ingebrigtsen valide au moins le record d’Europe et la meilleure performance mondiale de l’année. Surtout, avec cette escale en Principauté, il a fait le plein de bonnes ondes et de confiance : « J’aime beaucoup courir à Monaco, surtout lorsque de nombreux fans norvégiens sont présents. Je vais continuer à me développer physiquement et à croire en mes capacités, en mon entraînement. Mon potentiel augmente chaque année. J’ai hâte d’être à Paris. Je me sens fort et j’espère décrocher la médaille d’or. »
Dossier réalisé par Jérémie Bernigole et Gaël Lanoue