Le 400 mètres haies masculin était une des courses les plus attendues de ce meeting, les trois têtes d’affiche de la discipline étaient présentes, ainsi que le Français Wilfried Happio.
Rai Benjamin (Etats-Unis), Karsten Warholm (Norvège) et Alison Dos Santos (Brésil) se connaissent par cœur. Leur complicité a animé la conférence de presse, la veille du meeting. Mais sur la piste, ils ne se font pas de cadeaux. Pas même en répétant leurs gammes sur celle du stade Louis-II, avant le grand règlement de compte de la finale olympique, le 9 août. En Principauté, l’Américain s’est imposé en 46 »67. Un chrono satisfaisant ce soir-là, car il est synonyme de victoire et arrive seulement trois jours après son atterrissage en Europe, en provenance de Californie. Mais il espère mieux à Paris : « Je n’ai pas fait la course que je voulais, mais je venais pour me mettre dedans et voir ce que j’avais en moi. Je n’ai pas couru la dernière ligne droite aussi fort que d’habitude, mais ce n’est pas grave puisque j’ai gagné. Je vais rentrer à la maison me préparer. Paris va être une folie. Je dois gagner là-bas. Je crois que je peux le faire. »
Les trois meilleurs de l’histoire
Le public monégasque a assisté à ce qui sera l’un des sommets d’athlétisme aux Jeux de Paris. Benjamin, vice-champion du monde de la distance, s’est donc imposé, en doublant Warholm (46 »73) au franchissement de la dernière haie, renforçant l’opposition de style à laquelle les deux hommes nous ont habitués. Le premier gère son effort pour monter en puissance et finir fort, le deuxième part très vite et tente de maintenir la cadence. A ce petit jeu, le Norvégien détient toujours le record du monde en 45 »94. Un peu en retrait, Dos Santos (47 »18), le troisième larron, en bronze à Tokyo, savoure : « Je suis très heureux d’être à la lutte avec les meilleurs. C’était un grand moment, nous avons couru un bon temps et j’ai hâte d’être à la prochaine course. Avec mon entraîneur, nous avons travaillé la première partie. Le début était agressif, mais j’ai aussi fini fort. On sait quoi ajuster pour faire mieux. » Voilà pour le tiercé du soir, mais comme l’a répété Benjamin, « ça ne reflète pas forcément ce qui se passera aux Jeux, la course sera différente ».
Un espoir tricolore ?
Espérons que l’augure de l’Américain se vérifie pour Wilfried Happio. Le Français finit septième en 48 »37 mais retient ses bonnes sensations du moment. « Je suis content de ce temps car j’étais dans le couloir 1 (à l’intérieur), où on perd beaucoup d’énergie à lutter contre la force centrifuge. Dans un autre couloir ça équivaut à moins de 48 secondes, je pense. Je franchis bien les haies et je confirme aussi ma tactique qui est de finir en 14 foulées. Il y a un mois je finissais encore en 15, donc ça me va. C’est dans la continuité de ma saison. On prépare un seul pic de forme, pour les Jeux, donc je monte en puissance. » Devant son public, au Stade de France, nul doute qu’il sera prêt.
Dossier réalisé par Jérémie Bernigole et Gaël Lanoue
