Spécialiste du 400 mètres haies, Marie-Charlotte Gastaud revient à ses premières amours, le 100 mètres. Voici ce qu’il faut savoir à propos de l’athlète de 24 ans.
Elle a toujours fait de l’athlétisme
Marie-Charlotte Gastaud et l’athlétisme, c’est une affaire qui roule depuis de très longues années. La Monégasque (24 ans) a pris sa première licence à l’âge de 7 ans et ne s’est jamais détournée de la piste du stade Louis-II. « J’ai touché à tout, aux sauts, à la course, aux lancers, retrace-t-elle. En grandissant, j’ai été attirée par les épreuves de sprint avant de bifurquer vers le 400 mètres. » Début juillet, à Cannes, elle a battu le record national du 400 m haies en 1’00 »51 (elle détient aussi ceux du 200 m et du 400 m). A Paris, elle reviendra cependant à ses amours de jeunesse. En effet, la place pour l’universalité qui lui a été décernée ne concerne que le 100 m : « Depuis septembre dernier, j’ai eu le temps de reprendre mes marques. Ç’a été un petit défi avec mon entraîneur, qu’on a relevé en modifiant pas mal de séances. » Les résultats sont déjà là : au sortir de sa préparation hivernale sur 60 m en salle (7 »95 à Glasgow en février), elle a signé son record personnel sur 100 m (12 »52 à Imperia le 1er mai et à Rome le 8 juin).
Elle a déjà beaucoup d’expérience…
Derrière ses traits juvéniles, Marie-Charlotte Gastaud cache une expérience certaine. Depuis 2017, elle a traîné ses pointes aux Championnats du monde, aux Championnats d’Europe, aux Jeux méditerranéens ou encore aux Jeux des petits Etats d’Europe. Les Jeux de Paris ne marqueront pas ses premiers pas olympiques car elle s’est classée huitième de sa série du 100 m au Festival olympique de la jeunesse européenne en 2015 : « Ces évènements d’envergure internationale m’ont donné une grande expérience. La pression du départ, je l’ai de moins en moins. Je sais ce que j’ai à faire, même si les Jeux sont bien sûr une compétition incroyable, à l’aura incomparable, et que l’athlétisme en est le sport phare. »
… et n’a peur de personne !
Championnats du monde 2017 à Londres, stade olympique. Au couloir 3 de la série 3 du 100 m, on retrouve une très jeune Marie-Charlotte Gastaud, seulement 17 ans. Juste à côté, sur la n°4, Tori Bowie, médaillée d’or du relais 4×100 m à Rio. La Monégasque ne le sait pas encore, mais sa voisine – décédée en 2023 à 32 ans – sera sacrée championne du monde le lendemain. Son palmarès ne l’impressionne pourtant pas. « Je ne réalisais pas qu’une grande athlète se tenait à côté de moi. Je ne suis pas du genre à m’extasier. Je n’ai même pas fait attention au public, j’ai juste vécu le moment à fond. » Si elle a croisé d’autres pointures dans sa carrière, sa rencontre la plus impromptue restera celle avec Mo Farah dans l’ascenseur de son hôtel londonien, toujours en 2017 : « Comme j’étais habillée aux couleurs de Monaco, il m’a demandé ce que je faisais ici. Il était très surpris de voir une ado de 17 ans concourir aux Mondiaux sur 100 m. L’échange était sympathique, ça m’a mise en confiance. »
Dossier olympique par Jérémie Bernigole et Gaël Lanoue