Assurée tardivement de disputer les Jeux olympiques de Paris-2024, Oumaima El Bouchti, sociétaire de l’AS Monaco Karaté Do et Taekwondo, veut jouer sa carte à fond dans la catégorie des -49kg pour venger son élimination précoce à Tokyo .
Enfin ! Oumaima El Bouchti a attendu longtemps avant de pouvoir pousser un ouf de soulagement. La Marocaine de 23 ans, licenciée à l’AS Monaco Karaté Do et Taekwondo depuis 2021 dans le cadre du partenariat entre les deux Fédérations nationales, a appris sa qualification olympique pour Paris-2024 le 9 juillet dernier… à seulement 29 jours de son entrée en lice au Grand Palais. Et pour cause : c’est le Tribunal arbitral du sport qui a dû trancher en sa faveur dans un litige l’opposant à la Coréenne Mi Reu Kang. Cette dernière contestait la décision de la Fédération internationale de taekwondo de repêcher sa concurrente, alors huitième du classement mondial, après l’invalidation des qualifications continentales en Océanie dans la catégorie des -49 kg. En cause, le nombre insuffisant de participantes – moins de quatre. La Marocaine nous avait raconté cette mauvaise blague en marge de la Coupe Prince Albert II durant laquelle elle avait pris place en tribune.
« Une surdouée du taekwondo »
Alors persuadée d’être sélectionnée, elle se préparait à vivre une deuxième expérience olympique après une élimination en huitièmes de finale à Tokyo en 2021. Une édition marquée par la pandémie de Covid et l’absence de public. « Je n’ai pas pu réaliser mon rêve au Japon, mais c’est une nouvelle opportunité qui s’offre à moi. Je veux faire mon maximum pour gagner une médaille. »
L’histoire est belle pour celle qui a découvert le taekwondo à l’âge de 14 ans. « Quand je me suis engagé avec le Maroc, Oumaima était l’une des filles présentes dès la première séance, retrace son entraîneur David Sicot. En sept mois, elle est passée de remplaçante à titulaire indiscutable. Elle aime le jeu et fournir des efforts, elle ne lâche rien, exerce une grande pression sur son adversaire. Pour moi, c’est une surdouée du taekwondo. »
Un signe ?
Une surdouée qui a tracé sa route vers les plus grandes compétitions mondiales en un rien de temps. Championne d’Afrique en 2021 (-49 kg), la native de Ben Slimane s’est illustrée en remportant quatre compétitions en 2023 (British Open, Qatar Open, Championnats d’Afrique et Swedish Open) et atteint les quarts de finale des Championnats du monde chez les moins de 53 kg.
Cette année, elle a terminé deuxième de l’Open d’Espagne puis troisième de celui d’Estonie, prenant également le bronze des Jeux africains et de la President Cup. « Oumaima a mis un premier pied dans le monde olympique à Tokyo, elle a vu ce que c’était, c’était enrichissant même si on savait que c’était encore un peu tôt pour elle et que 2024 serait plus intéressant. Aujourd’hui, elle a la maturité pour atteindre ses objectifs », confirme David Sicot, avant de conclure : « On avait fait une croix sur la qualification. Des cas comme celui-là arrivent très rarement, alors on préfère y voir un bon signe. »
Par Jérémie Bernigole