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Un esprit sain dans un corps sain

Le 5 juillet dernier, en présence du Souverain, le gouvernement et le Comité Olympique Monégasque (COM) ont signé une convention de suivi médical des athlètes espoirs et de haut niveau.

A l’image de ce que l’on peut voir dans la société, où la parole s’est libérée, le thème de la santé mentale s’est invité depuis quelques années dans le monde du sport. Michael Phelps, Naomi Osaka, Simone Biles, Teddy Riner, Gigi Buffon… nombre de sportifs ont parlé de leurs failles. Si en Principauté, ces derniers évoluent dans un cadre privilégié, sans doute plus serein qu’ailleurs, ce thème s’est également invité au sein des institutions, et notamment du Comité Olympique Monégasque. « C’est effectivement une de nos préoccupations à l’instar du Comité International Olympique qui y accorde une grande importance. Dans ce sens, nous encourageons nos athlètes à consulter la plateforme Athlete 365 ainsi que l’ensemble des ressources qui y sont mises à disposition », confirme Yvette Lambin-Berti, la secrétaire général du COM.

Depuis juillet, la santé mentale des sportifs de haut niveau de Monaco relève d’ailleurs de l’un des pans de la convention de suivi médicale, signée, sous l’œil bienveillant du Souverain, par cette dernière et Didier Gamerdinger, conseiller de gouvernement-ministre pour les Affaires Sociales et la Santé.

Deux visites annuelles obligatoires

Une approche holistique en somme car, au-delà du pur aspect psychologique, cette convention vise à prendre en charge tous les aspects relatifs à la santé des représentants de la Principauté. Elle vient « consolider le travail déjà initié par le Comité Olympique Monégasque depuis de nombreuses années. Elle affirme encore plus notre volonté d’accompagner les sportifs monégasques espoirs et haut niveau dans leur progression tout en leur assurant un suivi sur le long terme », souligne la secrétaire général avant d’ajouter : « Notre dispositif se trouve étendu avec la concrétisation des accords tacites précédemment pris avec les différents acteurs gouvernementaux. Le Centre Médico-Sportif (CMS) du stade Louis-II devient à ce titre officiellement notre interlocuteur privilégié dans la mise en œuvre de ce suivi qui est, de plus, clairement défini. »

Cette convention concerne aujourd’hui une vingtaine de sportifs, toutes disciplines confondues, que ce soit en sports d’été ou d’hiver, et qu’ils s’entraînent à Monaco ou ailleurs. Au programme : deux visites annuelles avec tests physiques et physiologiques (épreuve d’effort maximale, échographie cardiaque, bilan biologique sanguin, examen dentaire), un examen clinique et deux bilans (diététique et psychologique). Sur ce dernier point, « si les médecins y détectent des besoins particuliers, ils orientent l’athlète vers un suivi professionnel adapté », précise d’ailleurs Yvette Lambin-Berti.

Avec cette convention, tout ce qui est relatif aux questions médicales est ainsi pris en charge par le CMS, véritable coordonnateur du dispositif. « Ils sont en lien permanent avec les sportifs concernés pour la gestion des rendez-vous et du suivi qui se font en totale autonomie et indépendance. Les différents tests sont réalisés au sein même du CMS dont l’accès est par ailleurs priorisé pour ces athlètes au regard de possibles contraintes« , explique la secrétaire général du COM. Et, en cas de besoin, le CMS se coordonne avec les autres institutions médicales de la Principauté, comme l’IM2S, pour d’éventuels examens complémentaires. Notons que ces « dispositions permettent également d’accompagner nos athlètes qui s’entraînent à l’étranger et de lutter ainsi contre des situations d’isolement en cas de blessure, en leur assurant des protocoles de réathlétisation ou de reprise, ainsi qu’un soutien psychologique ».

Un accompagnement sur le long terme

Si ce protocole n’a pas d’impact direct dans le quotidien des sportifs, son ambition est de leur offrir un accompagnement sur du long terme, en les mettant dans les meilleures conditions possibles pour performer mais aussi les assister dans leur retour à la compétition après une blessure. Des principes qui leur serviront aussi bien dans leur carrière d’élite, que pour l’après. « Sportif de haut niveau et qualité du suivi médical vont de pair, surtout si la discipline est traumatisante pour l’organisme. Cette convention joue également un rôle important en matière de sensibilisation et de prévention », rappelle Yvette Lambin-Berti.

Membre du COM depuis 1977 et secrétaire général depuis 1994, celle qui a commencé sa carrière en tant que professeur d’EPS a été le témoin privilégié de la pratique sportive. « L’approche et la préparation des athlètes se sont considérablement transformées. La pratique de haut niveau prend très rapidement une tournure professionnelle, tant dans la planification des échéances en termes de saisons et de compétitions que dans l’encadrement. Les sports restent amateurs, mais les structures se professionnalisent et toutes les parties prenantes devraient pouvoir être en mesure de proposer un accompagnement y compris dans la perspective de la reconversion professionnelle« . En la matière, la Principauté est donc à l’avant-garde.

AURORE TEODORO

Publié le 01 Avr. 12:03