Dans le sillage de Denis Delusier, champion du monde de Laser Run, les membres de l’AS Monaco Pentathlon Moderne se sont affirmés dans les compétitions internationales.
A force d’entendre Rachid et Colette, son préparateurs physique et mental, lui répéter que 2023 serait son année, Denis Delusier a fini par y croire. L’expérimenté sociétaire de l’AS Monaco Pentathlon Moderne a été couronné pour la première fois aux Mondiaux de Laser Run à Bath (Angleterre), en août dernier, dans la catégorie Master 50+. Habitué des podiums en équipe mixte avec Amanda Lowe, il a signé « le plus beau succès de (ma) carrière » dans une discipline mêlant le tir et la course à pied*. « Plus tôt dans la journée, j’avais réussi à gérer mon effort en demi-finale (3e place). Je sentais qu’il m’en restait encore sous le pied pour la finale », retrace le champion. Quatrième à l’amorce de l’avant-dernière session de tir, Denis Delusier en ressort deuxième dans un mouchoir de poche avec Mathieu Huille (France) et William Davies (Grande-Bretagne).
Plénitude
Sous pression, ce dernier accuse le coup et quitte le stand dans la même seconde que le Monégasque : « Il est repassé en tête dans la partie herbe mais, à l’instinct, j’ai planté une accélération dans les 300 derniers mètres sur le tartan. J’avais des sensations exceptionnelles. Le plus fou, c’est que je n’ai aucun souvenir de ce moment. Je peine encore à l’expliquer aujourd’hui. » Le pentathlète de 56 ans a atteint ce que l’on appelle « le flow » ou l’état de grâce, un concept défini dans les années 70 par un psychologue hongrois qui touche aussi bien les sportifs que les artistes. Un sentiment rare de plénitude provoqué par une concentration extrême. « J’étais déconnecté. Mon inconscient a pris le dessus. Mes gestes étaient mécaniques, froids. Même les commentateurs anglais disaient que je ne réalisais pas », s’amuse Denis Delusier en montrant sa médaille d’or.
Recherche de sponsors
Il n’est pas le seul à avoir rapporté une médaille à l’ASM Pentathlon Moderne au cours d’une saison 2023 riche en performances. Aux Championnats du monde de biathle à Bali, en novembre, Julia Dale et Geoffrey Delusier ont glané le bronze par équipe avant de décrocher l’argent en triathlé. Amanda Lowe, principale pourvoyeuse de récompenses internationales, a rempli sa mission (3e place en équipe avec Denis Delusier aux Europe de triathlé), même si elle a également été un brin malchanceuse en restant quatre fois au pied du podium. Les performances monégasques en appellent d’autres. Cela tombe bien, le programme qui les attend en 2024 est copieux. Outre les Championnats d’Europe à Funchal (Portugal) en juillet et de France à Meaux en juin, les sociétaires de l’ASM ont coché une autre date sur leur calendrier : les Mondiaux de Laser Run à Zhengzhou (Chine, 7-9 juin). « J’espère pouvoir remettre mon titre en jeu, argumente Denis Delusier. Dans l’idéal, on aimerait défendre nos chances tous les quatre mais on ne sait pas si ce sera possible financièrement parlant. J’ai commencé à démarcher des sponsors pour établir un budget de 2000 € à 2500 € par personne. »
Jérémie Bernigole
*Un circuit de 600 m à répéter trois fois.
