Avec la récente introduction du Challenge Espoir, championnat réunissant douze centres de formation professionnels français de catégorie 1, l’AS Monaco a un horizon supplémentaire à proposer aux pensionnaires de son Academy.
En 2022, l’AS Monaco décida de retirer son équipe réserve du championnat de National 2 (quatrième division française) avec l’ambition de créer un Groupe Élite destiné à se mesurer aux plus prestigieuses académies européennes. « Notre but est de préparer nos jeunes au plus haut niveau. Jouer dans les divisions inférieures, face à des adultes, ne suffisait pas. Nous cherchons à les développer sur tous les plans : tactiquement, physiquement, mentalement et techniquement », justifiait Pascal de Maesschalck, alors directeur du développement des jeunes joueurs au sein de l’ASM. Deux années plus tard, tous les feux sont au vert pour l’Academy et son équipe U23. Qualifiée pour la Youth League, la Ligue des Champions des jeunes, grâce aux brillants résultats des professionnels, elle a également disputé récemment la première journée du Challenge Espoir. Imaginé par la Direction technique nationale (DTN) et lancé le 11 octobre sous l’égide de la Fédération française de football (FFF), ce championnat rassemble les centres de formation des clubs professionnels de l’Hexagone. Son objectif ? « Offrir du temps de jeu aux joueurs des catégories U18 à U23 », comme précisé sur le site de la FFF. Interrogé sur ce vieux serpent de mer, Sébastien Muet, le directeur de l’Academy, explique : « Au cours des dix dernières années, des discussions ont régulièrement eu lieu concernant l’organisation d’une compétition permettant aux jeunes joueurs en fin de formation d’expérimenter des circonstances de jeu qui les rapprocheraient des exigences du football professionnel. La plupart des clubs professionnels s’étaient déjà habitués à se rencontrer dans le cadre de matches amicaux, mais l’organisation de telles rencontres impliquait une logistique complexe et parfois décourageante. La création de ce championnat structuré constitue donc un réel pas en avant. »
Diversification des oppositions
La saison inaugurale du Challenge Espoir est disputée par douze équipes réparties en deux poules. L’Olympique de Marseille, le RC Lens ou l’Olympique Lyonnais ont décliné l’invitation pour cette première édition, contrairement au FC Nantes, au Paris Saint-Germain, à l’AS Saint-Etienne, mais aussi au Paris FC, à l’AC Ajaccio et, donc, à l’AS Monaco. Les Rouge et Blanc, sous la houlette de Djimi Traoré, ont d’ailleurs connu un départ idyllique en l’emportant contre la réserve du Stade Rennais (1-0, but d’Amal Boura), le 11 octobre. Si la compétition a rapidement conquis les équipes engagées, c’est en grande partie parce qu’elle leur offre la possibilité de se confronter dans un cadre défini, où l’enjeu sportif laisse la place à l’impérieuse nécessité de développer les jeunes talents. Ces derniers en sont les seuls protagonistes, là où, dans les divisions inférieures françaises, ils étaient souvent confrontés à des joueurs plus aguerris et parfois plus rugueux. Sébastien Muet réfute toutefois l’argumentaire bâti autour de ce dernier point : « Des matches tout aussi intéressants se disputent en N2 et N3. Parvenir à un match nul contre Cannes ou vaincre le RC Grasse de Loïc Chabas reste de vrais objectifs pour notre Groupe Elite. C’est pourquoi nous continuons d’organiser des oppositions contre ces équipes amateurs, qui effectuent un travail remarquable. » Où se situe alors la vérité ? « Elle n’est nulle part, estime notre interlocuteur. Bien former de jeunes joueurs, c’est les confronter à une diversité de styles de jeu afin qu’ils disposent de tous les outils pour percer au plus haut niveau. Ils doivent être capables de s’adapter à une multitude de situations. Nous souhaitons que nos joueurs soient aussi performants contre le Barça que face à Rennes ou Grasse. »
Au service des jeunes
Autre atout majeur du Challenge Espoir, le choix de programmer les rencontres le lundi à 14h30, afin de permettre aux jeunes joueurs restés sur le banc en Ligue 1 durant le week-end, de retrouver du temps de jeu et de s’exprimer sur le terrain. La phase de groupes s’achèvera le 31 mars, et les deux premières équipes de chaque poule s’affronteront ensuite en demi-finales. Les Monégasques nourrissent naturellement l’ambition d’aller aussi loin que possible dans la compétition, qui vient s’ajouter à un emploi du temps déjà bien chargé. Les hommes de Djimi Traoré jonglent en effet entre la Youth League ainsi que la Premier League International Cup, face des académies anglaises. Sans oublier la Coupe Gambardella, remportée à cinq reprises par l’AS Monaco, dont l’entrée en lice est prévue pour décembre. « Notre équipe aura disputé 19 rencontres durant la première partie de saison, calcule Sébastien Muet. Et la suite s’annonce aussi réjouissante, avec un calendrier qui amènera nos jeunes à affronter des clubs comme Tottenham, Arsenal ou encore Nottingham Forest. » Un riche programme et un atout de poids supplémentaire pour attirer de nouveaux talents au sein de l’Academy.
Jérémie Bernigole
