Nicolas d’Angelo, Monégasque de 29 ans engagé sur le Marathon de Paris dimanche dernier sous les couleurs du Comité olympique monégasque, a fait tomber le record du pays détenu par Sonny Folcheri depuis 2016 en 2 heures, 32 minutes et 12 secondes.
Comment vous sentez-vous au lendemain du Marathon de Paris ?
Très fatigué ! (Il rit) Je subis le contre-coup depuis ce matin. Je n’ai pas pris ma journée, j’étais donc de retour au travail ce matin. Psychologiquement, je me sens heureux, en paix. Cette performance a demandé des concessions. Le fait d’avoir couru mon premier marathon en 2 heures, 32 minutes et 12 secondes me satisfait encore plus.
Battre le record monégasque du marathon, détenu par Sonny Folcheri depuis 2016 et amélioré le mois dernier à Tokyo, était votre objectif ?
Je connaissais sa marque, d’autant que j’avais commencé à échanger avec Sonny, mais non, ce n’était pas la finalité première, simplement la cerise sur le gâteau. Je pensais être en mesure de l’améliorer. Mon but était de faire mieux que 2 heures et 35 minutes. Il me manquait un peu de caisse pour atteindre la barre mythique des 2 heures et 30 minutes. Les conditions n’étaient pas non plus bonnes. Il a plu en amont de la course, il y avait beaucoup de vent, notamment de face au retour. Le parcours n’était pas facile, avec des montées… Le vainqueur (Abeje Ayana) l’a emporté en 2 heures et 7 minutes alors que le chrono aurait dû tourner autour des 2 heures et 3 minutes. Cela témoigne de la difficulté.
Vous avez fait preuve d’une régularité sans faille en 42,195 kilomètres. Est-ce quelque chose que vous avez travaillé à l’entraînement ?
Oui, ce sont les fondations d’une préparation de marathon. Je savais que j’avais un bon rythme en 3 minutes et 38 secondes par kilomètre. J’ai entraîné mon corps à assimiler cette « allure-cible », que j’ai ensuite réussi à raboter pour me permettre de courir le marathon en 2 heures et 32 minutes.
Combien de semaines a duré votre préparation ?
Douze. Une durée qui se situe dans la fourchette basse, sachant en plus que je ne faisais que quelques footings depuis l’UTMB (Ultra Trail Mont Blanc en août). J’ai véritablement repris en janvier. Les six premières semaines ont été très, très compliquées. J’ai mis du temps à me remettre en route. J’ai retrouvé les sensations dans les dernières semaines. Je suis arrivé à Paris avec une forme ascendante. Je sentais que je n’avais pas encore atteint mon pic. Les perspectives d’avenir sont donc très positives.
Vous avez pu compter sur le soutien de vos proches et notamment d’Antoine Berlin. Essentiel selon vous ?
Oui, carrément. Antoine m’a suivi du 5e au 41e kilomètre à vélo. C’était énorme. Il m’a donné du pep’s, il m’a poussé. C’est un ami très proche, je serai son témoin de mariage. Je voulais donc le rendre fier et que ce marathon construise un nouveau souvenir commun. Il m’a été d’un grand soutien dans la préparation, je l’avais au téléphone quand c’était dur. Il m’a ravitaillé pendant la course. Au-delà de mon résultat, je retiendrai cette tranche de vie. Le Marathon de Paris a tout réuni : la performance sportive et le lien relationnel.
Avez-vous prévu de courir un autre marathon prochainement ?
Rien n’a été acté en ce sens. Je ne l’exclue pas. Je dois voir avec le Comité olympique monégasque si ça les intéresse. Peut-être que je reprendrai le trail, après avoir pris mes distances avec la discipline l’été dernier. Une chose est sûre : je ne compte pas m’arrêter là.