SPORT-BOULES – Cette année, le Challenge Denis-Ravera s’est tenu en préambule des Championnats du monde Jeunes organisés à Montbrison. Remportée par la France, la compétition a encore attiré les meilleures nations.
« C’est une compétition unique, le plus gros concours Jeunes du monde. » Ce n’est pas tous les jours que l’on entend en direct des compliments du président de la Fédération internationale de boules (FIB). Ces mots, puissants et précieux de la part de Frédéric Ruis, ont très certainement fait plaisir aux organisateurs du Challenge International Denis-Ravera dont la 13e édition a encore accueilli l’élite du sport-boules, du 21 au 23 octobre.
Placé en préambule des Championnats du monde Jeunes qui se tenaient une semaine plus tard à Montbrison, dans la Loire, le tournoi monégasque a recensé la participation de nations parfois très lointaines et même le retour de certaines après une ou plusieurs éditions d’absence. « Ce sont les plus fortes. Le rendez-vous à Monaco est très important pour ces pays. Ils ne viennent pas ici dans une logique de préparation avant les Mondiaux, mais bel et bien pour s’imposer. Dans la foulée, tous les joueurs seront acheminés vers Montbrison par cars affrétés par la Fédération », précisait le président de la FIB.
Effacer l’édition 2021
C’est une petite armée qui s’est rendue dans la Loire après avoir fait montre de ses qualités sur les terrains du Club Bouliste du Rocher. Quatorze pays ont transité par la Principauté, représentant cinq continents. L’Océanie, avec l’Australie et son impressionnant contingent d’une trentaine de joueurs, d’entraîneurs et d’accompagnants. L’Amérique du Sud, à travers l’Argentine et le Chili, et du Nord avec les Etats-Unis. L’Afrique et les pays du Maghreb, la Tunisie et le Maroc. Et puis l’Europe, habituellement en nombre : France, Croatie, Slovénie, Slovaquie, Bulgarie, Suisse, Turquie et Monaco. « On a déjà connu une participation aussi forte par le passé, mais on demeure très contents après une dernière édition mitigée », jugeait Philippe Grauss, président du Club Bouliste du Rocher (CBR).
Amaigri par le Covid, gâché par la pluie, le 12e Challenge Denis-Ravera n’avait pas été le plus réussi. Cette année, les prières des organisateurs pour une météo clémente ont été entendues. Enfin… « On a essuyé quelques légères gouttes le vendredi soir. Pendant deux secondes, j’ai eu envie de rentrer chez moi, je craignais la catastrophe. On se fait toujours du souci en amont, mais ça se passe toujours bien et on savoure », souriait Philippe Grauss.
L’Argentine, force montante
S’il avait cédé à son angoisse, le président du CBR n’aurait pas assisté à la prouesse du restaurant, qui a servi 1 000 couverts en trois jours, et au dévouement des quinze bénévoles. Il aurait surtout manqué des parties de qualité.
Les finales ont été rendues particulièrement excitantes par une équipe de France au sommet de son art. Avec quatre titres dans les catégories U15, U18, U23 et féminine, les Tricolores sont repartis de Monaco avec le prix Denis-Ravera récompensant la meilleure nation. « J’ai été séduit par l’Argentine, qui s’est montrée brillante dans les épreuves de précision », glissait Frédéric Ruis.
Facundo Capdevila a aimanté l’attention des spectateurs par sa précision et son style spectaculaire. Sa mèche de cheveux peroxydée et sa peau maculée de tatouages donnent un nouveau souffle à cette discipline trop souvent et injustement cantonnée à la réputation de sport « de vieux ».
Monaco en finale
Les dix joueurs de Monaco ne diront pas le contraire. Dans un style plus classique que leur homologue de l’Albiceleste, trois d’entre eux ont atteint les finales du tir de précision. Eliott Roehrig, Léo Simon et Louis Raspaud ont terminé respectivement quatrième en U15, U18 et U23.
« Vu la qualité du plateau, leur performance est admirable, savourait Didier Fulconis, président de la Fédération monégasque de boules. Les nations présentes à Monaco seront sûrement médaillées aux Mondiaux. Placer trois jeunes à ce niveau est donc un grand bonheur pour nous. Le centre de formation du CBR est performant. Nous avons des gamins de qualité et nous allons les garder. »
Les éloges de la FIB
Le sourire de Dominique Verger valait les plus longs discours. Le directeur technique du CBR, qui a dirigé le Challenge Denis-Ravera à la manière d’un chef-d’orchestre, s’est dit « très satisfait » de ses petits : « Nos U15 sont allés en demi-finale du double, nos U18 en quarts… Cela veut dire beaucoup pour notre Fédération, un petit caillou sur le Rocher, qui, avec beaucoup d’enthousiasme et de travail, parvient à se glisser parmi les meilleures. »
Avant de quitter la Principauté pour lancer les Championnats du monde à Montbrison, Frédéric Ruis a tenu à mettre en lumière, une dernière fois, la qualité de l’organisation du Challenge Denis-Ravera en deux adjectifs : « Exceptionnel car disputé dans un cadre magnifique, et unique car c’est le seul tournoi à réunir les catégories jeunes et féminines. Rien que pour ça, et avec les performances de vos licenciés, vous pouvez être fiers. »
