Anaïs Poulain, réceptionneuse-attaquante formée à Cannes, est l’une des cadres de l’AS Monaco Volley-Ball depuis son arrivée en 2023. Son niveau de jeu, sa personnalité guillerette et sa détermination font d’elle une joueuse très appréciée en Principauté.
Le retour des volleyeuses monégasques aux Jeux des petits Etats d’Europe, après plus de trente ans d’absence, s’est accompagné d’un bronze éclatant l’été dernier en Andorre. Portée par l’incroyable dynamique de l’ASM – 41 succès d’affilée en Championnat -, la sélection de la Principauté a trouvé en Anaïs Poulain son fer de lance. La réceptionneuse-attaquante de 25 ans a été déterminante offensivement, terminant meilleure marqueuse du tournoi (65 points en 4 rencontres). Une anomalie ? Oui et non. « En face, il y avait des équipes de très bonne facture comme Chypre et Luxembourg. C’était magnifique de voir Anaïs rivaliser à cette altitude, précise Eva Hamzaoui, qui l’a fait venir à l’ASM en 2023 après la dissolution du MO Mougins. C’est une joueuse exceptionnelle, bourrée de qualités, très complète. Une technicienne hors pair qui parvient à mener de front sa vie professionnelle et sa carrière sportive. »
Le volley plutôt que le basket
Directrice dans la grande distribution « au sein de l’affaire familiale », un métier qui la tire du lit à 5 heures du matin du lundi au samedi, « Poupou » a été formée à la bonne école, celle de la gagne, au RC Cannes. Sa jeunesse est parsemée de victoires et de trophées en tout genre, de championnats, de coupes nationales… Une période dorée au sein « d’un super groupe de copines », qui lui ouvre pendant quatre ans les portes de l’équipe de France, d’abord cadettes à Boulouris puis juniors à Toulouse (IFVB). Dans sa famille, pourtant, on apprécie un autre sport de ballon : « Chez moi, tout le monde est dans le basket. Mon oncle, mon frère… J’aurais pu être tentée de les rejoindre. » C’est finalement l’insistance d’une voisine, alors qu’elle n’a que 7 ans, qui la conduit vers le volley. « Elle est venue faire une démonstration à l’école, j’ai adoré, j’ai fait un entraînement et je n’ai plus jamais arrêté », se souvient la numéro 15 de l’ASM, 180 cm sous la toise, qui a également pratiqué la danse et la natation en parallèle.
Une âme de leader
A Monaco, ses coéquipières l’apprécient autant pour son tempérament de feu et son intrépidité, que pour sa personnalité joyeuse et drôle. Si elle se définit comme « la rigolote du groupe », Anaïs Poulain s’estime aussi « ange et démon à la fois ». Elle réserve ses facéties à l’intimité du vestiaire et se métamorphose, lorsqu’elle en sort, en guerrière qui abhorre la défaite. Sur le terrain, son jeu est un spectacle d’engagement pur. Lors du choc des leaders contre Tremblay-en-France, le 1er novembre aux Moneghetti, elle se jette sur chaque ballon comme si sa vie en dépendait, harangue ses partenaires et le public, et conclut les actions avec hargne et détermination. Ce soir-là, sa grande activité n’influe malheureusement pas sur le cours du jeu, l’ASM VB s’inclinant pour la deuxième fois d’affilée (0-3). A la fin du match, Anaïs Poulain a forcément le masque. « C’est une leader née, très compétitrice, dit Eva Hamzaoui à propos de celle qui fut désignée capitaine de Saint-Laurent-du-Var à 20 ans dans un contexte sportif pourtant difficile à l’époque. Ce sont des qualités essentielles pour faire du haut niveau. Si elle arrive à canaliser son énergie et à devenir une force tranquille pour accompagner le groupe, elle passera encore un cap. A mes yeux, Anaïs a vraiment tout pour devenir une grande joueuse. Je crois beaucoup en elle. » Une haute estime que lui porte aussi le public des Moneghetti, conquis depuis trois saisons par le talent brut de sa n°15.
JB
